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29 novembre 2009 7 29 /11 /novembre /2009 11:09
Dimanche 29 novembre - 1er Dimanche de l'Avent


"Que l'homme assoiffé s'approche, " (Apocalypse 22,17)

Le monde entier est dans l’attente

Le Christ se présente dans l’Apocalypse comme celui qui vient. Cela a plusieurs sens. D’abord Jésus est celui qui est venu, il est Dieu venu vers nous, il est le geste de Dieu vers l’homme, et ceci est l’objet de notre foi. Mais il est aussi celui qui viendra, car c’est en lui que toutes choses trouveront leur accomplissement. Comme le dit saint Paul: Car la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu (Romains 8,19). Et encore: Nous le savons en effet, toute la création jusqu’à ce jour gémit en travail d’enfantement. Et non pas elle seule ; nous-mêmes qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons nous aussi intérieurement dans l’attente de la rédemption de notre corps (Romains 8,23). Le monde entier est dans l’attente, et notre prière même doit être tendue vers l’accomplissement eschatologique. Il faudrait que dans ce Viens, Seigneur Jésus notre prière épouse toutes les attentes, toutes les souffrances physiques et morales de l’humanité qui nous entoure, en ayant conscience que nos vies et toutes celles qui nous entourent sont entraînées dans ce mouvement de la création vers le Christ.

Il est toujours celui qui vient

Le Christ est aussi celui qui ne cesse de venir. Sa venue est pour chacune de nos âmes une réalité actuelle : Voici que je me tiens à la porte et que je frappe; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi (Apocalypse 3,20). Si nous laissons entrer le Christ, il nous fera partager ses dons et ses biens, il a une parole pour chacun d’entre nous. Perpétuellement par sa grâce il sollicite de l’intérieur nos cœurs. Pour cela, il demande que nous soyons attentifs à sa venue, que nous ouvrions les portes de nos âmes. Il est toujours celui qui vient, comme précise le texte: Je suis l’Alpha et l’Oméga, le Premier et le Dernier, le principe et la fin (Apocalypse 22,13). Il est le but vers lequel nous tendons, en lui tout finalement se résume, car il est l’unique fin des choses. Quelque chose a déjà commencé qui ne s’achèvera jamais, c’est notre transformation en Jésus Christ; il faut nous laisser faire par lui…

Tout est toujours possible

Il nous est demandé d’avoir soif, de nous ouvrir à Dieu pour laisser sourdre au fond de notre âme cette soif de grâce que seule le Seigneur étanchera : Mais qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif (Jean 4,14). Cette parole s’adresse à tous sans exception, ni condition préalable ; quels que soient nos péché passés, notre médiocrité, notre insensibilité spirituelle, il suffit de croire à l’Amour, de croire que tout est toujours possible, que rien n’est irrévocable, ni échec ni infidélité. La grâce de Dieu peut tout guérir, tout sauver ; retourner à Dieu est toujours un commencement absolu car la puissance de Dieu est sans limite;

Que celui qui écoute dise: Viens ! Et que l’homme assoiffé s’approche, que l'homme de désir reçoive l'eau de la vie, gratuitement (Apocalypse 22,17). Avec celui qui rend témoignage disons oui, Amen, en ouvrant nos cœurs à ce que le Christ veut ainsi accomplir en nous et par nous, pour que jaillisse au fond de nos cœurs cette source inépuisable de vie et d’amour.

Cardinal Jean Daniélou (1905-1974)
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15 novembre 2009 7 15 /11 /novembre /2009 10:40
Dimanche 15 novembre 2009 - 33e du Temps Ordinaire

Quand le Christ viendra nous juger, quel sera le critère du jugement ?

La parabole du jugement dernier répond : l’amour concret et personnel pour la personne humaine. L’amour chrétien est "l’impossible possibilité" de voir le Christ dans un homme sans tenir compte de son identité ou de sa qualité. C’est ce que Dieu dans Son plan mystérieux et éternel a décidé d’apporter dans ma vie… Pas comme une occasion pour moi d’accomplir une "bonne action", mais comme le commencement d’une éternelle amitié avec Lui… L’amour est la merveilleuse découverte de ce qui chez l’autre vient de Dieu.

Tournons-nous vers la Vierge Marie. Elle a enseigné à Jésus comment prier, comment lire, comment tout faire. Elle nous enseigne aussi comment aimer et comment avoir le courage de partager, le partage étant le plus grand signe d’amour.

Nous ne pouvons partager que si nos vies sont pleines de l’amour de Dieu et de nos cœurs purs.

Ne cherchez pas des actes spectaculaires, ce qui importe c’est le don de vous-même, c’est le degré d’amour que vous mettez en chacun de vos gestes.

Ce qui plaît à Dieu, ce n’est pas l’importance ou le nombre de nos actions, mais l’intensité d’amour que vous mettez à les accomplir.

A la mort… nous ne serons pas jugés sur la somme de travail accompli, mais sur le poids de l’amour que nous y aurons mis. Vous pouvez vous tuer à la tâche ; si elle n’est pas tissée d’amour, elle est inutile. Dieu n’a pas besoin de notre travail.

Soyez bienveillants dans vos actions. N’imaginez pas que vous êtes le seul à être capable de faire un travail efficace, un travail qui vaille la peine d’être montré. Cela vous rend dur dans votre jugement sur les autres qui n’auront pas les mêmes talents. Dieu ne vous redemandera pas ce qu’il a donné à l’autre, et non ce qu’il a donné à vous ; alors, pourquoi intervenir dans le plan de Dieu ? Faites de votre mieux et pensez que les autres font de leur mieux pour le dessein de Dieu. (…)

Ce dont nous avons besoin, c’est de continuer à aimer. Comment une lampe brûle-t-elle ? Par l’apport continuel de petites gouttes d’huile… Que sont ces gouttes d’huile dans notre lampe ? Elles sont les petites choses de la vie de tous les jours : la fidélité, la ponctualité, les petites paroles de bonté, simplement une pensée pour les autres, notre manière de faire silence, de regarder, de parler et d’agir. Voilà les véritables gouttes d’amour qui font brûler notre vie d’une aussi vive flamme.

Ne cherchez pas Jésus très loin… Il est en vous. Entretenez la lampe et vous Le verrez.

Et quand Il viendra, allez à sa rencontre avec les vierges sages, la lampe sera remplie d’huile.

 

Mère Teresa
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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 10:53
Dimanche 8 novembre - 32e du Temps Ordinaire

Notre Eglise est l'église des saints. Qui s'approche d'elle avec méfiance ne croit voir que des portes closes, des barrières et des guichets, une espèce de gendarmerie spirituelle. Mais notre Eglise est l'église des saints.


Pour être un saint, quel évêque ne donnerait son anneau, sa mitre, sa crosse, quel cardinal sa pourpre, quel pontife sa robe blanche, ses camériers, ses suisses et tout son temporel ? Qui ne voudrait avoir la force de courir cette admirable aventure ? Car la sainteté est une aventure, elle est même la seule aventure. Qui l'a une fois compris est entré au cœur de la foi catholique, a senti tressaillir dans sa chair mortelle une autre terreur que celle de la mort, une espérance surhumaine.


Notre Eglise est l'église des saints. Mais qui se met en peine des saints ? On voudrait qu'ils fussent des vieillards pleins d'expérience et de politique, et la plupart sont des enfants. Or l'enfance est seule contre tous. Les malins haussent les épaules, sourient : quel saint eut beaucoup à se louer des gens d'Église ? Hé ! Que font ici les gens d'Église ! Pourquoi veut-on qu'ait accès aux plus héroïques des hommes tel ou tel qui s'assure que le royaume du ciel s'emporte comme un siège à l'Académie, en ménageant tout le monde ? Dieu n'a pas fait l'Église pour la prospérité des saints, mais pour qu'elle transmît leur mémoire, pour que ne fût pas perdu, avec le divin miracle, un torrent d'honneur et de poésie. Qu'une autre Eglise montre ses saints !


La nôtre est l'Église des saints. A qui donneriez-vous à garder ce troupeau d'anges ? La seule histoire, avec sa méthode sommaire, son réalisme étroit et dur, les eût brisés. Notre tradition catholique les emporte, sans les blesser, dans son rythme universel. Saint Benoît avec son corbeau, saint François avec sa mandore et ses vers provençaux, Jeanne avec son épée, Vincent avec sa pauvre soutane, et la dernière venue, si étrange, si secrète, suppliciée par les entrepreneurs et les simoniaques, avec son incompréhensible sourire — Thérèse de l'Enfant Jésus. Souhaiterait-on qu'ils eussent tous été, de leur vivant, mis en châsse ? assaillis d'épithètes ampoulées, salués à genoux, encensés ? De telles gentillesses sont bonnes pour les chanoines. Ils vécurent, ils souffrirent comme nous. Ils furent tentés comme nous. Ils eurent leur pleine charge et plus d'un, sans la lâcher, se coucha dessous pour mourir. Quiconque n'ose encore retenir de leur exemple la part sacrée, la part divine, y trouvera du moins la leçon de l'héroïsme et de l'honneur. Mais qui ne rougirait de s'arrêter si tôt, de les laisser poursuivre seuls leur route immense ? Qui voudrait perdre sa vie à ruminer le problème du mal, plutôt que de se jeter en avant ?


Notre Eglise est l'église des saints. Tout ce grand appareil de sagesse, de force, de souple discipline, de magnificence et de majesté n'est rien de lui-même, si la charité ne l'anime. Mais la médiocrité n'y cherche qu'une assurance solide contre les risques du divin. Qu'importe ! Le moindre petit garçon de nos catéchismes sait que la bénédiction de tous les hommes d'Église ensemble n'apportera jamais la paix qu'aux âmes déjà prêtes à la recevoir, aux âmes de bonne volonté. Aucun rite ne dispense d'aimer.

 

Georges Bernanos, Jeanne relapse et sainte
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18 octobre 2009 7 18 /10 /octobre /2009 10:59
Dimanche 18 octobre, 29ème du Temps Ordinaire

Au-delà des questions auxquelles elle convoque, la Nouvelle Evangélisation va exiger une spiritualité fondée sur cinq clefs :

 

La prière, d’abord et avant tout, parce que l’Evangélisation n’est pas une oeuvre humaine, mais l’action de l’Esprit Saint en nous. Elle consiste à entrer dans cette éternelle mission du Fils, à laisser Dieu agir en nous, à travers nous, par ce "primat de la Grâce". L’Esprit seul est l’Acteur, l’auteur de tout changement, Celui qui va nous donner la nouvelle intelligence de l’Evangélisation aujourd’hui.

 

L’appel à la radicalité évangélique. Je suis de plus en plus saisi de l’urgence, inconnue jusqu’alors, avec laquelle, aujourd’hui, nous sommes acculés à faire le choix de Dieu. Aujourd’hui plus qu’autrefois se dessine une ligne de partage entre ceux qui se laissent porter par le courant, et ceux qui se décident vraiment pour le Christ.

A chacun de nous est posée la question : est-ce que tu veux vraiment choisir le au Christ, telle cette grande pianiste, par exemple, promise à une brillante carrière. Après un week-end de retraite à New York, elle sut entrevoir en une sorte d’éclair la farouche certitude qu’elle devait laisser la promesse de la réussite professionnelle pour réussir sa vie de famille. Ou tel encore ce grand ponte français qui, à l’issue d’une retraite avec son épouse, choisit d’accepter une conséquente promotion, mais en s’adressant en ces termes à son nouveau patron : "les week-ends, pour moi, c’est sacré". Et tous les vendredis après-midi, il sert les plus démunis au milieu des soeurs de Mère Teresa…

Pour nous aider à prendre l’Evangile au sérieux, à faire ce choix de Dieu, le témoignage des consacrés qui ont tout quitté pour le Christ, et en particulier de ceux qui ont rejoint un ordre contemplatif, se révèle infiniment précieux.

 

La cohérence : que notre vie soit cohérente par rapport à notre foi. S’il est, certes, très difficile de vivre à la hauteur de l’Evangile, il ne nous faut pas cesser d’y tendre.

Sainte Thérèse nous enseigne si finement cela lorsqu’elle raconte comment, toute petite, elle tentait de rejoindre sa maman depuis le bas d’un grand escalier. Devant l’obstacle des marches, infranchissable en proportion de ses petites jambes, la petite Thérèse ne trouvait pas d’autre solution que de crier. Pour que sa mère vienne enfin la chercher. Mais c’est conjugués aux efforts entêtés que les cris de l’enfant émouvaient la tendresse maternelle. A nous aussi il nous faut conjoindre les deux attitudes, à la fois crier, et néanmoins s’efforcer de gravir la marche contre laquelle nous butons. Ce double appel vers Dieu fait de tension pour y arriver et d’impuissance priante est ce qui touche le plus Son Coeur. Voici le témoignage que nous devons rendre : nous efforcer de conformer notre existence au message de l’Evangile. Il n’est pas de contre-témoignage plus flagrant que l’incohérence de nos actes et du message du Christ.

 

Une créativité et une imagination décuplées… Lorsque l’Esprit a semé en soi ce feu, cette audace, Il invite à inventer de nouvelles manières d’exprimer la Foi au monde. Puisque chacun de nous possède au moins un talent à faire fructifier, soyons des hommes et des femmes de créativité !

 

… et leur grande soeur, la liberté. Tandis que le Journal Télévisé de 20 heures est souvent le prêt-à-penser de nos contemporains, cultivons notre liberté intérieure !

 

Monseigneur Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon
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4 octobre 2009 7 04 /10 /octobre /2009 10:49
Dimanche 4 octobre 2009 - 27ème du Temps Ordinaire

a) Pas trop tôt

Avant de songer à l'amour, de songer à la vie amoureuse, à la vie de mariage, il faut construire des amitiés, construire des relations réciproques de confiance.

L'amitié est une relation réciproque de confiance entre deux personnes. L'amour n'est pas forcement réciproque, on peut aimer beaucoup quelqu'un qui n'aime pas en retour, c'est pour cela que ça peut fait souffrir. L'Amour, c'est un élan de soi vers quelqu'un d'autre.

C'est pour ça qu'il faut travailler l'amitié : l'amitié structure profondément l'amour.

L'amitié est à l'amour, ce que l'armature est au béton armé. Si votre amour est structuré par l'amitié, il pourra supporter les tremblements de terre… et il en sortira même plus fort car il sera mieux stabilisé sur ses fondations.

Un jeune de 16-18 ans normalement constitué éprouve forcément des envies, des désirs et des attirances, mais toutes ces choses qu'il éprouve, il faut commencer par les dépasser avant de pouvoir les écouter. Il faut structurer l'amitié !

Il faut aider les filles à patienter et aider les hommes à être forts. Mesdemoiselles, laissez le temps aux garçons. Un homme de 20 ans n'est pas fini ! Il a besoin de temps pour mûrir, pour prendre du recul, éprouver le monde, sa vie professionnelle…Dieu a voulu que les filles soient mûres avant les garçons pour les aider à mûrir, par leur regard de lumière.

Attention, car le temps ne respecte pas ce qu'on fait sans lui. Ce qu'on fait trop tôt ne dure pas.

 

b) Pas trop vite

Un garçon, il lui faut bien avoir 23-25 ans pour être mûr, une fille 21-22 !  Il leur faut 47 ans à deux ! Il faut des délais : aujourd'hui on a l'illusion du temps réel, à cause des moyens de communication (texto, Internet…). Un jeune homme fait la connaissance d’une jeune fille lors d'un mariage, et dès le lendemain lui retéléphone pour la revoir au plus vite. Non, il faut au moins attendre 3 semaines pour la rappeler. Pour prendre du recul. Il faut laisser refroidir la marmite, on ne sait plus ce qu'il y a dans la soupe lorsqu'elle bout à gros bouillons.

On se confie dans l'intimité de nos secrets alors qu'on ne connaît la personne que depuis 15 jours….Non, il nous faut apprendre à voir sans être vu… laisser faire le temps pour savoir si c'est une attirance qui va se refroidir ou s'emballer… rien n'est plus éphémère qu'un sentiment, qu'une envie… mais dès qu'un sentiment s'emballe, il est capable de faire quelque chose d'épais, qui prend totalement … mais en réalité ce n’était rien ! Et puis si cela s'arrête, tant mieux, on aura vécu un bon moment et puis c'est tout ! On en gardera un beau souvenir. Mais si finalement il y a un vrai désir qui renaît, on verra… mais prenons du temps, des délais… et aussi ayons de la discrétion, pour ne pas être enfermés dans les commentaires que l'on fait sur nous… soyons de même discret sur les commentaires que l'on fait les uns sur les autres…

 

c) Pas trop près

Jean-Paul II : "que les gestes de votre corps soient le reflet de votre cœur"

N'entrez jamais dans ce qui vous trouble : prenez du recul pour mieux voir. Attention aux gestes qui engagent… un baiser n'est jamais neutre, on ne prend pas la main de l'autre impunément…

Attention mesdemoiselles, les garçons sont rapides et se contrôlent mal… attention à la manière dont vous vous habillez (l'art subtil de s'habiller en se déshabillant) cela fragilise et ramollit les garçons…

Messieurs, attention, les filles sont fragiles aussi, ne compliquez pas leur psychologie, elles pourront mettre des mois à s'en remettre ! Elles seront inquiètes, troublées, ne seront pas en paix avec elles-mêmes... Attention à l'union des corps, car elle est "icône de la communion au sein même de la Trinité…"

par Monsieur l’Abbé Potez


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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 10:56
Dimanche 13 septembre - 24ème du Temps Ordinaire


Il y a quelque chose de pire que d'avoir une mauvaise pensée. C'est d'avoir une pensée toute faite. Il y a quelque chose de pire que d'avoir une mauvaise âme, et même de se faire une mauvaise âme. C’est d’avoir une âme habituée.

On a vu les jeux incroyables de la grâce et les grâces incroyables de la grâce pénétrer une mauvaise âme, et même une âme perverse, et on a vu sauver ce qui paraissait perdu. Mais on n'a pas vu mouiller ce qui était verni, on n'a pas vu traverser ce qui était imperméable, on n'a pas vu tremper ce qui était habitué.

Les cures, les réussites et les sauvetages de la grâce sont merveilleux, et on a vu gagner, et on a vu sauver ce qui était comme perdu. Mais les pires détresses, mais les pires bassesses, les turpitudes et les crimes, mais le péché même, sont souvent les défauts de l'armure de l'homme, les défauts de la cuirasse par où la grâce peut pénétrer dans la cuirasse de la dureté de l'homme. Mais sur cette inorganique cuirasse de l'habitude, tout glisse, et tout glaive est émoussé.

Ou si l'on veut, dans le mécanisme spirituel, les pires détresses, bassesses, crimes, turpitudes, le péché même, sont précisément les points d'articulation de la grâce. Par là, elle travaille. Par là, elle trouve le point qu'il y a dans tout homme pécheur. Par là, elle appuie sur ce point douloureux. On a vu sauver les plus grands criminels. Par leur crime même. Par le mécanisme, par l'articulation de leur crime. On n'a pas vu sauver les plus grands habitués par l'articulation de l'habitude, parce que, précisément, l'habitude est celle qui n'a pas d'articulation.

On peut faire beaucoup de choses. On ne peut pas mouiller un tissu qui est fait pour ne pas être mouillé. On peut y mettre autant d'eau que l'on voudra, car il ne s'agit point ici de quantité. Il s'agit que ça entre ou que ça n'entre pas en un certain contact...

 

Charles PÉGUY (1873-1914),

Note conjointe sur monsieur Descartes.
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6 septembre 2009 7 06 /09 /septembre /2009 11:15
Dimanche 6 septembre - 23ème du Temps Ordinaire


Préparer la rentrée scolaire, ce n'est pas seulement courir les magasins pour remplir les cartables de nos enfants. S'il est important de posséder le matériel adéquat pour bien travailler, la réussite de l'année scolaire, nous le savons, ne dépend pas de la qualité des crayons ou de la couleur des cahiers. Préparer la rentrée, c'est aussi prendre le temps de nous (re)demander ce que nous désirons pour nos enfants : qu'est-ce qu'une année réussie ? Quelle place tiennent l'école et les résultats scolaires dans l'éducation que nous cherchons à leur donner ? Quels choix et quelles exigences poser en conséquence ?

La dernière année scolaire de nos enfants a été marquée par des réussites et par des échecs, par des progrès et par des chutes : sans doute n'est-il pas mauvais de se les rappeler afin d'en tirer d'utiles leçons. On ne peut pas tout exiger à la fois. Quels sont les points d'efforts qui nous semblent premiers ? Comment aider Luc à devenir plus ordonné ? Comment soutenir Pascale qui se décourage au moindre échec ? Quelles limites fixer afin que Jérôme ne papillonne pas d'une activité à l'autre ? Nos enfants ont besoin que nous les aidions à grandir, ils ont besoin aussi de savoir que nous leur faisons confiance. Et pour cela, que nous leur disions : "Tu es capable de progresser dans tel ou tel domaine". Aidons-les à se fixer des objectifs réalistes : à Luc le fantaisiste foncièrement désordonné, on suggèrera de ranger son bureau tous les soirs plutôt que de décider dans un grand élan de bonne volonté : "Cette année, ma chambre sera impeccable." Avec Pascale la pessimiste, on s'imposera de relever chaque soir au moins un point positif, un signe de progrès : même les pires journées en sont riches, pour qui sait voir.


Dans une année scolaire, l'école n'est pas tout et le mois de septembre est généralement la période où l'on décide de pratiquer telle ou telle activité extra-scolaire. Choisir ce qui conviendra à chaque enfant, encourager celui qui veut abandonner une activité qui semble pourtant bien lui convenir, souligner les obligations qui vont accompagner la pratique d'un sport, aider les uns et les autres à faire des choix… tout cela ne se fait pas sans beaucoup d'écoute et de réflexion. Écoute et réflexion nécessaires, car ces activités révèlent et développent des talents de tous ordres qui sont aussi importants que les compétences purement scolaires. Il ne s'agit pas de surcharger l'emploi du temps de nos enfants, mais de trouver ce qui aidera chacun à grandir harmonieusement.


Préparer la rentrée, c'est aussi faire des choix afin que la vie familiale soit encore plus paisible et joyeuse. Pour grandir, nos enfants ont besoin de calme, de stabilité, de silence et d'une certaine solitude. Quel que soit leur âge, ils ont besoin de moments "à eux" pour jouer, souffler, se re-trouver et prier. Certes, le silence apparaît souvent comme un luxe : les familles entassées sans les appartements des grandes villes le savent bien. Il n'en demeure pas moins que certains parents ont le don de trouver le rythme et le style de vie qui permettent à chacun d'avoir suffisamment de temps et d'espace pour être lui-même. Ce sont souvent ces parents-là qui savent aussi prendre le temps de prier tous les jours, si chargé que soit leur emploi du temps. Car la place du silence dans nos vies dépend moins de l'environnement que de notre comportement : la télévision ou la radio toujours allumée nuit bien plus sûrement au silence que les bruits de la ville.


Nous voulons que nos enfants vivent une belle année scolaire, fructueuse et couronnée de succès : soyons sûrs que Dieu le désire encore plus ardemment que nous. Préparer la rentrée, c'est nous tenir en sa présence pour discerner ce qu'il attend de nous. C'est, d'avance, tout remettre entre ses mains avec une confiance absolue. C'est lui abandonner nos enfants, ainsi que tous les désirs, les ambitions et les projets que nous formons pour eux. C'est lui redire que nous choisissons de lui donner la première place


Par Christine PONSARD.


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30 août 2009 7 30 /08 /août /2009 10:37
Dimanche 30 août 2009 - 22ème du Temps Ordinaire


Tout a commencé parce que les disciples de Jésus ne se sont pas lavé les mains avant le repas : en bien des endroits du monde, cela ne poserait pas de problème ! La preuve, c'est que Marc est obligé d'expliquer à ses lecteurs qui ne sont pas d'origine juive, les usages tout à fait particuliers d'Israël : « Les pharisiens, en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, fidèles à la tradition des anciens ; et au retour du marché ils ne mangent pas avant de s'être aspergés d'eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d'autres pratiques : lavage de coupes, de cruches et de plats. » Le mot « tradition », répété (dans le texte grec) aux versets 3 et 5 ne doit pas être entendu de manière péjorative : la tradition, c'est la richesse reçue des pères : tout le long labeur des anciens pour découvrir le comportement qui plaît à Dieu se transmet sous forme de préceptes qui régissent les plus petits détails de la vie quotidienne. Commençons donc par rendre justice aux pharisiens et aux scribes : quand on s'impose à soi-même toute une discipline très stricte par fidélité à sa religion, on ne peut pas comprendre ceux qui n'en font pas autant.

Tout naturellement, donc, les pharisiens et les scribes présents s'indignent : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leur repas sans s'être lavé les mains. » Ce qui est plus surprenant, c'est la réaction de Jésus : « Hypocrites ! » Cette sévérité laisse entendre qu'il y a un problème de fond. Comme souvent, face à un tel auditoire, Jésus cite l'Ecriture, qui est pour eux la référence suprême : « Isaïe a fait une bonne prophétie sur vous, dans ce passage de l'Ecriture : « Ce peuple m'honore des lèvres, mais son coeur est loin de moi. Il est inutile, le culte qu'ils me rendent ; les doctrines qu'ils enseignent ne sont que des préceptes humains. » (Is 29, 13). Et Jésus commente la parole d'Isaïe : « Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes. »

Quel est donc ce commandement de Dieu que les pharisiens et les scribes bafouent sans le savoir ? Jésus ne l'explique pas ici, mais ce qu'il leur reproche, visiblement, c'est d'avoir « le coeur loin de Dieu ». Qu'ont-ils fait de mal ? Ils ont méprisé tout simplement, et méprisé au nom de Dieu, voilà l'inexcusable. Nous retrouvons ici une remarque faite souvent au long des dimanches dans notre lecture de l'évangile de Marc : Jésus ne cesse de s'élever contre toute exclusion au nom de la religion ; c'est la toile de fond de ses controverses avec les autorités religieuses. C'est mal comprendre la Loi que de croire qu'il faudrait être séparé des autres hommes pour s'approcher de Dieu ! Au contraire, les prophètes avaient déployé toute leur énergie pour faire découvrir que le véritable culte qui plaît à Dieu commence par le respect des hommes. C'est un comble que la loi faite pour le bonheur de tous soit devenue une contrainte tatillonne et un prétexte à mépris.

Pour aller plus loin, Jésus entame une leçon sur la pureté : au sens biblique, la pureté, c'est l'aptitude à se rapprocher de Dieu ; or Dieu est amour et pardon, de nombreux prophètes l'ont dit et répété. La véritable pureté est donc une disposition du coeur, c'est la miséricorde ; l'impureté que Jésus reproche à ses adversaires, c'est « l'endurcissement du coeur » : « Ce qui sort de l'homme, voilà ce qui rend l'homme impur. » Et, un peu plus tard, il complète l'enseignement pour ses disciples : « C'est du dedans, du coeur de l'homme que sortent les pensées perverses : inconduite, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans, et rend l'homme impur. »

Venons encore une fois au secours des pharisiens et des scribes : cette leçon-là ne pouvait pas être entendue pleinement tant que Dieu lui-même, en son Fils, n'était pas venu habiter chez les hommes ; prouvant par là que, contrairement à trop d'idées reçues, Dieu n'a pas peur du contact avec les êtres impurs que nous sommes. Comme pour en donner la preuve, aussitôt après cette controverse Jésus part en pays païen.


L'intelligence des écritures, de Marie-Noëlle Thabut
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26 août 2009 3 26 /08 /août /2009 18:36

L’adoration eucharistique est un acte de foi par lequel nous reconnaissons que Jésus est réellement présent dans l’hostie exposée.  C’est un acte d’amour que nous posons gratuitement pour Dieu, à son invitation, en réponse à son Amour.  C’est un acte qui nous transforme pour permettre à l’Amour de Dieu de se répandre en plénitude.

 

1. Tu es entré dans ce lieu de prière où tu rencontres Jésus dans la Présence eucharistique.

Entre maintenant dans ton cœur, dans la partie la plus intime de ton être.

 

2. C’est le silence autour de toi.

Fais silence en toi. Fais taire toutes les voix qui sont en toi, ne cours pas après les pensées inutiles. Tes problèmes, tes préoccupations, tes angoisses, ne les garde pas pour toi mais offre-les à Jésus. Pendant ce temps d’adoration, occupe-toi bien de Lui, Lui prendra soin de toi, bien mieux que tu ne pourrais le faire toi-même. Demande une grâce d’abandon, de confiance.

 

3. Pose un regard sur Jésus-Eucharistie.

Commence à faire parler ton cœur, commence à aimer Celui qui nous a aimés le premier.

 

4. Evite de prononcer des prières seulement avec les lèvres sans t’arrêter sur les paroles que tu dis. Evite de lire la Bible les pages les unes après les autres durant tout le temps de ta prière. Entre dans la prière du cœur. Choisis un verset de psaume, une phrase évangélique, une petite prière simple et répète-la avec le cœur, doucement, continuellement jusqu’à ce qu’elle devienne ta prière, ton cri, ta supplication.

  • "Mon Père, je m’abandonne à toi",
  •  "Jésus, je t’aime",
  •  "Parle Seigneur, ton serviteur écoute"...

 

5. Ne passe pas tout ce temps à te lamenter ou à demander. Entre dans l’action de grâce, dans la reconnaissance. Au lieu de considérer ce qui te manque, rends grâce pour qui tu es, ce que tu as. Rends grâce pour ce qui te sera donné demain.

 

6. Tu peux être pris par la fatigue ou les distractions.

Courage ! A peine t’en rends-tu compte, recommence doucement la prière du cœur. Demande l’aide de l’Esprit Saint pour qu’Il soit ta force dans ta faiblesse et qu’il devienne toujours plus ton maître intérieur.

Ecoute sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus : "N’hésitez pas à dire à Jésus que vous l’aimez même sans le sentir, c’est le moyen le plus sûr de L’attirer".

 

7. Jésus est au centre de l’Eglise.

Il veut être le centre de ton existence. En le regardant, apprends peu à peu à passer du "je" au "tu", de la volonté de réaliser tes projets au désir et à l’accueil de sa volonté sur toi.

 

8. Il est exposé solennellement. Accueille la lumière qui émane de sa présence. Comme le soleil réchauffe et fait fondre la neige, de même, si tu t’exposes à lui, il pourra continuer à illuminer les ténèbres qui enveloppent ton cœur, jusqu’à les dissiper complètement.

 

9. Il se cache sous les apparences simples et pauvres du pain.

Il vient à toi pauvre, pour que tu puisses apprendre à accueillir dans la vérité tes pauvretés et celles de tes frères.

 

10. Tu es dans le silence, reste dans le silence.

Marie, Reine immaculée, est auprès de toi sur ton chemin ; elle t’indique la route et t’introduit dans la chambre du Roi. C’est elle qui te fera comprendre, dans le silence, qu’en regardant Jésus, tu découvriras la présence de la Trinité en toi. Tu pourras expérimenter dans ta vie la parole du psaume 34 : "Qui regarde vers Lui resplendira sans ombre ni trouble au visage".
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16 août 2009 7 16 /08 /août /2009 16:35
Un beau témoignage : trois semaines après la mort de Martin Mervoyer, tué à l’âge de 19 ans lors de vacances en Corse, ses proches prônent l’esprit de paix

 

C’était à la mi-juillet. Martin Mervoyer, en vacances dans la propriété familiale corse, était descendu avec une poignée d’amis et de cousins devant une petite boîte de nuit aux abords d’Olmeto-Plage. Un parent du propriétaire de l’établissement, s’énervant de voir le groupe de jeunes s’asseoir sur la terrasse avec son propre cubitainer de vin, a fait signe à Martin, 19 ans, de venir s’expliquer. Contre toute attente, après l’avoir emmené à l’écart calmement, il a sorti une arme et tiré sur lui, à bout portant.


Une mort tragique, incompréhensible. Mais, habitée par une foi chevillée au cœur, la famille de Martin Mervoyer cultive depuis un esprit de pardon. "La colère ne fait qu’ajouter à la colère et la paix ne fait qu’ajouter à la paix", affirme le père de l’étudiant, Frédéric Mervoyer. Face à la perte du cinquième de leurs six enfants qui, depuis peu, s’était rapproché de l’Église, les parents se refusent à souffler sur les braises de la révolte. Lorsqu’il a appris la mort de son fils dans la nuit du 16 juillet, ce père a aussi pensé au meurtrier et à sa famille. "Avant même de pleurer, je me suis dit : “Cet homme a des parents”, et j’ai eu de la compassion pour eux. Il a concentré la violence du monde contre mon fils. Je ne lui en veux pas. Ce qu’il faut désormais, c’est que les gens sortent et prennent parti pour la paix. En Corse particulièrement."


Cela n’enlève en rien à la douleur de cette famille, qui pleure un fils et un frère. "Mon fils n’était pas un saint, c’était un enfant d’aujourd’hui dans toute sa générosité, confie son père. Pourtant, cet homme qui a tiré sur lui n’était pas forcément un criminel, et son geste est allé certainement au-delà de ce qu’il aurait voulu faire… Si l’on ne pardonne pas, cela veut dire que l’on retient la haine en nous, et qu’on ne peut alors ni aimer son prochain, ni s’aimer soi-même."


Au cours des funérailles à Ecquevilly (Yvelines), le prêtre a ainsi proposé de prier pour le meurtrier, qui s’était rendu quelques heures après son geste mortel. "Mon frère m’a demandé de réciter tous les jours un “Je vous salue Marie” pour l’assassin, raconte Patrice Mervoyer, l’oncle de Martin. Je le fais désormais, en union avec la famille en deuil." Il y a vingt ans déjà, un de ses proches venu s’installer en Corse en tant que vétérinaire avait été tué de deux balles dans le dos : "J’avais déjà en moi un sentiment d’injustice, témoigne Patrice Mervoyer, et la mort de Martin a redoublé ce sentiment avec une violence plus forte. Mais là, je digère autrement ma révolte, quand je vois cette acceptation extraordinaire des parents de Martin." Certes, ils attendent que la justice soit rendue – le procès aux assises devrait se dérouler dans plus d’un an. Pour l’heure, ils remettent tout à Dieu. "Ce qui est important, ce n’est pas nous ; c’est que ce message de paix qui nous traverse passe au-delà." Lors de la cérémonie des obsèques, une courte prière que Martin avait écrite à l’âge de 13 ans a été distribuée à l’assemblée. Elle portait justement cette parole : "S’il y a de la violence, que nous apportions l’amour."


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