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1 février 2009 7 01 /02 /février /2009 11:15

Dimanche 1er février - 4ème du Temps Ordinaire

Déclaration du Cardinal Jean-Pierre RICARD

 

Le décret, signé le 21 janvier 2009 par le cardinal RE, préfet de la Congrégation des évêques, à la demande du pape BENOÎT XVI, lève l'excommunication encourue latae sententiae par les évêques ordonnés le 30 juin 1988 par Mgr LEFEBVRE et formellement déclarée par le décret du cardinal GANTIN, le 1° juillet 1988.

Cette levée a été demandée plus d'une fois par Mgr FELLAY, Supérieur général de la Fraternité Saint Pie X, et tout particulièrement dans une lettre adressée au cardinal CASTRILLON HOYOS, le 15 décembre dernier, au nom des 4 évêques concernés. Il en faisait même, avec la possibilité pour tout prêtre de célébrer la messe avec le missel de Saint Pie V, une des deux conditions préalables à l'ouverture d'un dialogue avec Rome. Il avait fait prier ses fidèles à cette intention.

 

Le pape BENOÎT XVI a voulu aller jusqu'au bout de ce qu'il pouvait faire comme main tendue, comme invitation à une réconciliation. Le pape, théologien et historien de la théologie, sait le drame que représente un schisme dans l'Eglise. Il entend la question qui est souvent posée dans cette histoire des schismes : a-t-on pris vraiment tous les moyens pour éviter ce schisme ? Lui-même s'est senti investi de la mission de tout faire pour retisser les fils déchirés de l'unité ecclésiale. N'oublions pas que le pape connaît bien le dossier car il avait été chargé par le pape JEAN-PAUL II de prendre contact avec Mgr LEFEBVRE et d'essayer de l'empêcher de commettre l'acte irrémédiable des sacres épiscopaux. Celui qui était à l'époque le cardinal RATZINGER avait été marqué par l'échec de sa mission.

 

La levée de l'excommunication n'est pas une fin mais le début d'un processus de dialogue. Elle ne règle pas deux questions fondamentales : la structure juridique de la Fraternité Saint Pie X dans l'Eglise et un accord sur les questions dogmatiques et ecclésiologiques. Mais elle ouvre un chemin à parcourir ensemble. Ce chemin sera sans doute long. Il demandera meilleure connaissance mutuelle et estime. A un moment, la question du texte même du Concile Vatican II comme document magistériel de première importance devra être posée. Elle est fondamentale. Mais toutes les difficultés ne seront pas forcément de type doctrinal. D'autres, de type culturel et politique, peuvent aussi émerger. Les derniers propos, inacceptables, de Mgr WILLIAMSON, niant le drame de l'extermination des Juifs, en sont un exemple.

 

On peut pourtant penser que la dynamique suscitée par la levée des excommunications devrait aider à la mise en route de ce dialogue voulu par le pape.

En cette fin de Semaine de prière pour l'unité des chrétiens, n'oublions pas que le chemin le plus sûr pour marcher vers l'unité de tous les disciples du Christ reste la prière.

 

A Bordeaux, le 24 janvier 2009 

+ Jean-Pierre, cardinal RICARD

 

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1 février 2009 7 01 /02 /février /2009 10:08
Lettre ouverte de Mgr Hippolyte Simon,
vice-président de la Conférence des évêques de France

 

Je ne sais pas si je suis en colère ou si je suis malheureux : la vérité tient sans doute des deux. Mais trop, c’est trop, alors je dis : ça suffit ! Le déchaînement médiatique contre le Pape Benoît XVI, qui aurait réintégré quatre évêques intégristes, dont un négationniste avéré, ne relève pas de la critique, mais de la calomnie et de la désinformation. Car, quoi que l’on pense des décisions du Pape, il faut dire, répéter et souligner que ces quatre évêques n’ont pas été réintégrés. Et donc, Mgr Williamson, dont les propos tenus à la télévision suédoise sont effectivement intolérables, n’est toujours pas revenu au sein de l’Eglise catholique et il ne relève toujours pas de l’autorité du Pape. Les informations qui parlent  de réintégration reposent sur une confusion grave entre levée des excommunications et réintégration à part entière.

 

J’accorde volontiers mon indulgence à tous les journalistes et à tous les commentateurs qui ont pu confondre, de bonne foi, la levée de l’excommunication et la réintégration pure et simple. Les catégories utilisées par l’Eglise peuvent prêter à équivoque pour le grand public. Mais la vérité oblige à dire  que, selon le Droit de l’Eglise, ce n’est pas du tout la même chose. Si on confond les plans on devient victime de simplifications qui ne profitent qu’à ceux qui veulent faire de la provocation. Et on se fait complice, involontairement, de ces derniers. De façon habituelle, le grand public est en droit d’exiger d’un journaliste sportif qu’il sache distinguer, par exemple, entre un corner et un essai. Pourquoi l’Eglise n’aurait-elle pas le droit d’avoir aussi son vocabulaire « technique » et pourquoi devrait-on tolérer des approximations aussi graves simplement sous prétexte qu’il s’agit de religion ?

 

Reprenons donc exactement ce qui s’est passé. Suite à l’élection du Pape Benoît XVI, en Avril 2005, les évêques de la Fraternité Saint-Pie-X, fondée il y a plus de trente ans par Mgr Lefebvre, ont demandé à reprendre le dialogue avec Rome, mais ils avaient mis deux préalables: premièrement, la libéralisation du Missel de 1962, ce qui a été fait par le motu proprio, en juillet 2007 et, deuxièmement, la levée des excommunications.

 

Que signifie la levée des excommunications ? Pour prendre une comparaison familière, je dirai ceci : quand Mgr Lefebvre est sorti, c’est-à-dire quand il a désobéi en ordonnant quatre évêques malgré l’avis formel du Pape, c’est comme s’il y avait eu, automatiquement, une barrière qui était tombée et un feu qui s’était mis au rouge pour dire qu’il était sorti. Cela voulait dire que si, un jour, il voulait rentrer, il faudrait qu’il fasse d’abord amende honorable. Mgr Lefebvre est mort. Paix à son âme !  Aujourd’hui, ses successeurs, vingt ans après, disent au Pape : "Nous sommes prêts à reprendre le dialogue, mais il faut un geste symbolique de votre part. Levez la barrière et mettez le feu au clignotant orange !" Le Pape, pour mettre toutes les chances du côté du dialogue, a donc levé la barrière et a mis le feu au clignotant orange. Reste à savoir maintenant si ceux qui demandent à rentrer vont le faire. Est-ce qu’ils vont rentrer tous ? Quand ? Dans quelles conditions ? On ne sait pas. Comme le dit le cardinal Giovanni Battista Re [préfet de la Congrégation des évêques], dans son décret officiel : « il s’agit de stabiliser les conditions du dialogue ». Peut-être que le Pape, dans un délai que nous ne connaissons pas, leur donnera un statut canonique. Mais pour l’instant, ce n’est pas fait. Le préalable au dialogue est levé, mais le dialogue n’a pas encore commencé. Nous ne pouvons donc  pas juger les résultats du dialogue avant qu’il n’ait eu lieu. (…)

 

Pour conclure, j’ai envie de m’adresser aux fidèles catholiques qui peuvent, non sans raison, avoir le sentiment d’être un peu trahis, pour ne pas dire méprisés, en cette affaire : méditez la parabole du Fils prodigue, et prolongez-la. Si le Fils aîné, qui avait d’abord refusé d’entrer dans la fête, dit qu’il veut rentrer, allez-vous le refuser ??? Ayez suffisamment confiance en vous-mêmes et en l’Esprit qui conduit l’Eglise, et qui a aussi guidé le Concile de Vatican II, pour penser que la seule présence de ce fils aîné ne suffira pas à étouffer la fête. Donnez  à ce dernier venu un peu de temps pour s’habituer à la lumière de l’Assemblée où vous vous tenez…

 

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25 janvier 2009 7 25 /01 /janvier /2009 14:47
Dimanche 25 janvier 2009 - 3ème dimanche du Temps Ordinaire

Dans la Messe, le Christ lui-même s'offre et est offert à Dieu le Père, en rendant actuel (représenter = rendre présent, et non pas répéter) son unique sacrifice sur la croix

Par conséquent la Messe est la plus belle et la plus puissante des prières à offrir à Dieu.

 

Pour quelle intention ?

Toute messe est célébrée pour le monde entier: Mc 14,24 "Ceci est mon corps livré pour vous,… ceci est mon sang versé pour la multitude."

Depuis l'époque des premiers Chrétiens, le prêtre, ministre offrant le sacrifice, peut joindre à cette intention générale, une intention particulière pouvant aussi lui être explicitement exprimée par un fidèle.

Si on est absent à la messe célébrée par un prêtre précisément à l'intention demandée, on peut s'y unir en communiant (cum-munus: avec les dons) spirituellement.

 

On peut célébrer une Messe pour présenter à Dieu des intentions qui nous tiennent à cœur en les confiant à la prière liturgique de la Communauté:

- rendre grâce à Dieu pour un événement heureux dans sa vie ou celle des autres: anniversaire de naissances ou de mariages, réconciliation, guérison, conversion...

- demander une grâce pour les vivants: la paix dans le monde, un ami en difficulté, les vocations, nos proches (demander à Dieu de les aider, de les accompagner dans des moments importants ou difficiles de leur vie..., c'est-à-dire en somme soit de leur donner une grâce de surcroît leur permettant d'accueillir ce qu' Il leur propose sans cesse, soit de détourner les effets du péché de l'humanité faisant mauvais usage de sa liberté, le péché faisant de lui-même entrer la mort dans le monde - Rm 5,12).  Offrir une messe est le cadeau à la fois le plus beau et le plus efficace pour ceux qu’on aime.

- demander une grâce pour les défunts, les âmes du purgatoire: c’est un acte de foi et d’espérance en la bonté de Dieu, mais aussi un acte de charité fidèle à l’égard de ceux qui nous ont précédés, sont morts et auraient encore besoin de se laisser purifier pour entrer dans la lumière du bonheur éternel. Les âmes du purgatoire (Mc 9,49; 1Co 3,15) font partie de l'Eglise, et pour tous les Chrétiens il est dit: Jc 5,16 Priez les uns pour les autres.

 

Pourquoi une offrande matérielle ?

Toute messe est sans prix: Ap 5,9 "Tu fus immolé, rachetant pour Dieu, au prix de Ton sang, des hommes de toute tribu, langue, peuple et nation."  La Messe n'est donc jamais à vendre, ce qui serait une simonie (Ac 8,18), sacrilège de surcroit.

Les fidèles soutiennent ainsi le ministère et la mission de ceux qui ont accepté de se rendre disponibles pour s'y donner à plein temps.

Dès la Genèse (4,4-5), les hommes ont voulu présenter à Dieu en offrande une partie du fruit de leur travail. En apportant une offrande concrète, les fidèles s’associent plus étroitement au sacrifice Eucharistique en y faisant participer toute leur vie concrète.

Paul VI: "L’usage des offrandes de messe est un signe et un moyen de l’union du baptisé avec le Christ, auquel il s'unit par tout ce qu'il vit, et de l’union du fidèle avec le prêtre qui exerce son ministère pour le bien de celui-ci."

 

Depuis le 1er janvier 2009, l’offrande proposée

par la conférence des évêques de France est de 16 €

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18 janvier 2009 7 18 /01 /janvier /2009 10:30
Dimanche 18 janvier 2009 - 2ème du Temps Ordinaire


Il "t’appelle par ton nom". Il te voit et te comprend pour toi-même, lui qui t’a fait pour toi-même. Il sait ce qu’il y a en toi, tes sentiments et tes pensées personnels sans exception, tes dispositions et tes penchants, tes forces et tes faiblesses. Son regard s’attache à toi aux jours de joie comme aux jours de souffrance. Il éprouve du dedans tes espoirs comme tes tentations. Il éprouve un intérêt personnel à ce que tu te remémores comme à ce qui t’angoisse, aux hauts et aux bas de ta vie intérieure. Il a compté les cheveux mêmes de ta tête et les coudées de ta taille. Il t’étreint et te porte dans ses bras. Il te soulève jusqu’à lui et te repose à ta place. Il remarque l’expression même de ton visage, que ce soit le sourire ou les larmes qui y affleurent, la santé ou la maladie. Tes mains, tes pieds sont l’objet d’un regard de tendresse ; il entend ta voix, les battements de ton coeur, ta respiration même.

Tu ne t’aimes pas mieux qu’il ne t’aime. Tu ne peux pas plus reculer devant la souffrance qu’il ne déteste te voir la supporter ; et s’il te la fait porter, c’est en sorte que tu la portes de toi-même, si tu es un sage, pour un plus grand bien à venir. Tu n’es pas seulement sa créature (encore qu’il ait soin des passereaux mêmes, et qu’il ait eu pitié du "nombreux bétail" de Ninive), tu es un homme racheté et sanctifié, son fils adoptif, bénéficiant d’une part de cette gloire et de cette béatitude, qui s’épanchent éternellement de son sein sur son Fils unique. Tu es choisi pour être sien, en tête de tes semblables qui demeurent à l’orient et au midi. Tu fus un de ceux pour qui le Christ offrit sa dernière prière, la scellant de son sang précieux.

 

Cardinal John Henry Newman (1801-1890)

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11 janvier 2009 7 11 /01 /janvier /2009 10:54
Dimanche 11 janvier 2009 - Baptême du Seigneur


par le Père Alain Bandelier

 

«Une amie me dit que le baptême ne donne pas l'Esprit Saint, puisque, grâce au Christ, tout homme est enfant de Dieu et reçoit l'Esprit dès sa conception. Le sacrement ne serait qu'une reconnaissance, un oui à cette présence ?»

Voilà une thèse qui se répand de plus en plus. L'amie en question s'en est étonnée d'abord, mais son curé approuve cette thèse, les catéchistes aussi, le catéchuménat de la région l'a adoptée, et un cours de théologie par correspondance l'enseigne. Elle est bien dans l'air du temps. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Et tout le monde est chrétien, même sans le savoir. Nous avons tellement peur des différences que nous sommes des catholiques honteux. C'est comme si nous devions nous excuser de croire en Jésus-Christ. Au fond, l'Evangile ne serait qu'une légère coloration de la vie, et au moment même où nous nous en réclamons nous nous empressons de dire qu'on peut très bien s'en passer. Bon courage pour la nouvelle évangélisation !

 

Etre enfant de Dieu passe par la conversion

La première est d'ordre moral. Elle a été exprimée entre autres par des athées. Elle dénonce un abus de langage et de pouvoir : vous ne respectez pas les non-chrétiens en les annexant sans leur demander leur avis. La Foi n'a de sens que comme adhésion personnelle. Il n'y a pas de Foi inconsciente.

La seconde objection est d'ordre théologique. Elle montre que, derrière ces propos, il y a une confusion entre ce qui relève de la Création et ce qui relève de la Révélation et de la Rédemption. Tout homme, du fait même de son existence, est connu et aimé de Dieu, c'est sûr. Et l'homme est appelé à chercher Dieu, fût-ce «à tâtons» comme dit saint Paul (1). En revanche, la lumière et la grâce du Christ sont de l'ordre de l'événement : le Verbe s'est fait chair et Il a habité parmi nous. De même, être touché par cette lumière et par cette grâce n'est pas quelque chose d'inné ou de fatal. C'est quelque chose qui vous arrive, avec tout ce que cela suppose d'aléatoire : les circonstances extérieures, la disponibilité intérieure.

Il n'est pas faux de dire que l'Esprit Saint agit dans les cœurs au-delà des frontières visibles de l'Eglise. Mais peut-on en déduire que tous les hommes sont enfants de Dieu, sans la conversion, la Foi et les sacrements de la Foi ?

Dans la discussion à laquelle cette chronique fait écho, on donne comme argument un épisode des Actes des Apôtres, lorsque l'Esprit tombe sur le centurion Cornelius avant même que Pierre ait fini son discours et lui ait donné le baptême (2).

Le contexte du récit montre pourtant que le païen en question n'est pas si païen que cela, puisqu'il a déjà adopté la Foi d'Israël (c'est ce qu'on appelle un «craignant-Dieu»). En outre, c'est un homme de prière, et un ange a commencé de l'évangéliser !

 

Un sacrement n'est pas un acte administratif

Un autre argument est de dire que des non-baptisés peuvent vivre un amour véritable, or l'amour véritable vient de Dieu, donc ils sont déjà dans la grâce de Dieu. A cela, je réponds que l'amour évangélique n'est pas si répandu qu'on veut bien le dire. «Aimez ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous persécutent, donnez à ceux qui vous demandent» - les baptisés eux-mêmes ne sont pas toujours à la hauteur du Sermon sur la montagne !

En toute hypothèse, la présence de la grâce du Christ dans un homme ne signifie pas que le Saint- Esprit court-circuite l'Eglise et les sacrements de l'Eglise. C'est plutôt le signe qu'Il anticipe la grâce des sacrements, et qu'il est d'autant plus nécessaire de les célébrer. C'est ce que dit Pierre à Césarée : «Peut-on refuser l'eau du baptême à ceux qui ont reçu l'Esprit Saint tout comme nous ?»

Bref, cela me paraît une théologie défaitiste : faute de pouvoir conduire les gens à Jésus-Christ, on se console en disant qu'ils y sont déjà ! C'est en outre un appauvrissement de l'expérience baptismale, une rupture avec toute la tradition liturgique. Le sacrement n'est plus un événement, une rencontre, un acte du Ressuscité ; on le réduit à un acte administratif. Ce n'est plus une nouvelle naissance qui se passe dans le corps et dans l'âme ; c'est une reconnaissance qui se passe dans la tête.

 

 (1) Actes des Apôtres 17, 27.  (2) Actes des Apôtres 10, 44 et 47.

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4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 11:17
Dimanche 4 janvier 2009 - Epiphanie du Seigneur

Dans un important discours à l’Académie pontificale pour la Vie, Benoît XVI vient de rappeler que «le corps (humain) ne pourra jamais être considéré comme un simple objet». On l’oublie trop souvent à propos du problème délicat du don d’organes. Le Pape souligne combien «le don de ses organes demeure un témoignage authentique de la charité».Mais ce don reste subordonné à des normes éthiques souvent ignorées ou refusées. [...].

 

Sur ce sujet précis du don des organes, l’Église nous offre, depuis Pie XII, pionnier en la matière, jusqu’à aujourd’hui, une cinquantaine de textes pontificaux. Cela va des Angélus (lors des premières greffes du coeur en 1967) jusqu’à l’Encyclique Evangelium vitæ (n. 15 et n. 64). [...] Ce riche enseignement de l’Église a été repris et résumé dans la Charte pour le monde de la santé, publiée par le Saint-Siège en 1995.

Cette synthèse permet d’énoncer les règles éthiques suivantes :

 

·       Il est interdit du point de vue éthique de transplanter l’encéphale et les gonades (organes reproducteurs (NDRL)) qui assurent l’identité respectivement individuelle et procréatrice de la personne.

·       Pour les organes non vitaux, il faut la permission du donateur et une raison suffisante et grave, avec un minimum de chances de réussite. On ne transfère pas un organe pour le plaisir.

·        Pour les organes vitaux (coeur, foie, pancréas), la transplantation ne peut se faire qu’à partir d’un «cadavre». Et il y a ici un débat mal perçu. Un récent article de L’Osservatore Romano (septembre 2008) vient l’éclairer. Juste après les premières greffes de coeur du Dr Barnard il y a quarante ans, le rapport dit de Harvard changea la définition de la mort, en ne se fondant plus sur l’arrêt cardiovasculaire, mais sur l’encéphalogramme plat. Cela permit de répandre largement les transplantations d’organes. Le Saint-Siège admet que l’on puisse parler de mort cérébrale, il affirme cependant qu’il faut que non seulement l’encéphalogramme soit plat, mais qu’il n’ait aussi aucune chance de repartir et donc qu’en conséquence le cerveau soit entièrement mort. L’Église demande donc de ne pas traiter un tel vivant comme un cadavre, uniquement pour pouvoir transplanter un organe. L’Église respecte la vie quand elle met en garde contre des dérives d’euthanasie cachées en des pratiques apparemment bonnes. Mais ce n’est évidemment pas interdire les transplantations d’organes vitaux à partir de cadavres réels. Le Pape rappelle enfin que ces mêmes principes éthiques fondamentaux concernant la personne humaine valent aussi pour les embryons humains qui sont déjà une personne humaine. Tout commerce et toute corruption sont ici à prohiber, même si les trafics d’embryons sont, hélas, à la base d’une véritable industrie. La science a fait récemment de grands progrès pour la santé des hommes, cela ne doit pas être au détriment de la personne humaine toujours créée à l’image de Dieu.

 

Un moine bénédictin

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28 décembre 2008 7 28 /12 /décembre /2008 10:44
Dimanche 28 décembre 2008 - Sainte Famille de Jésus

Les éléments présents dans nos évangiles suffisent à nous faire entrevoir la vie de la sainte famille.

Une vie d'admiration et d'émerveillement. Car si Joseph et Marie se sont étonnés de ce que disaient les bergers ou le vieillard Syméon au sujet Jésus (cf. Luc 2,18 et 2,33) combien plus ont-ils du admirer Jésus lui-même présent en leur maison durant toutes ces années d'intimité à Nazareth !

Une vie de louange comme la Vierge en donne l'exemple dans le Magnificat (Luc 1, 46-55).

Une vie de piété, comme le montre leur pèlerinage à Jérusalem et leur fidèle accomplissement de la Loi de Moïse (cf Luc 2,22-24.39 et 2,41).

Une vie d'obéissance et d'humilité comme l'indique la soumission du Fils de Dieu à ses parents (Luc 2,51). Dans la sainte famille « le plus grand se fait serviteur » (cf Mc 10,43) ;  l'obéissance est à rebours de la dignité des êtres : le Fils de Dieu est soumis à l'Immaculée qui est soumis à l'homme juste.

Une vie de service aimant comme le suggère l'empressement de la vierge à servir sa cousine (Luc 1,39).

Une vie de prière et de méditation car « Marie conservait toutes ces choses et les méditait dans son cœur » (Luc 2,19 cf 2,51).

Une vie pauvre comme l'indique l'offrande des deux tourterelles prévues pour les personnes de peu de ressources (Luc2,24).

Une vie d'épreuves qui les mènera comme une famille émigrée à gagner l'Égypte (Mt 2,14).

Une vie de labeur dans l'atelier du charpentier (cf Mc 6,3).

Une vie de foi surtout, car malgré les avertissements célestes dont ils avaient été les bénéficiaires, Marie et Joseph ne cheminaient pas dans la claire vision mais bien dans l'obscurité de notre condition terrestre. Ils ne prétendent pas être dispensés des soucis familiaux.

Lorsqu'il s'agit de fuir en exil, ils ne se targuent pas d'une protection spéciale de Dieu qui leur épargnerait les devoirs élémentaires de la prudence humaine.

Ils sont sans présomption. Ils connaissent les affres de tout parent et de tout éducateur jusqu'à l'anxiété parfois. Ils ne comprenaient pas tout (cf. Luc 2,50), mais ils vivaient de confiance en Dieu.  Aussi peut-on dire de la Vierge en ces années de Nazareth qu'elle « menait sur terre une vie semblable à celle de tous, remplie par les soins et les labeurs familiaux ».

Dans son beau et long poème « Pourquoi je t'aime ô Marie », composé peu de temps avant sa mort, sainte Thérèse de l'Enfant Jésus exprime comment la Vierge Marie a voulu suivre la voie commune en marchant dans la foi :

Je sais qu'à Nazareth, mère pleine de grâces

Tu vis très pauvrement ne voulant rien de plus

Point de ravissements, de miracles, d'extases

N'embellissent ta vie, ô Reine des élus !...

Le nombre des petits est bien grand sur la terre

Ils peuvent sans trembler vers toi lever les yeux

C'est par la voie commune, incomparable Mère

Qu'il te plaît de marcher pour les guider aux Cieux[

Méditant sur l'épisode du recouvrement de Jésus au Temple à 12 ans, sainte Thérèse en tire cette leçon :

Mère, ton doux enfant vet que tu sois l'exemple De l'âme qui le cherche en la nuit de la foi.


Abbé Guillaume de Menthière, Je vous salue Marie

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21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 10:27
Dimanche 21 décembre - 4ème Dimanche de l'Avent


Le partage de la Vierge est d’être en silence. C’est son état, c’est sa voie, c’est sa vie. Sa vie est une vie de silence qui adore la parole éternelle.

En voyant devant ses yeux, en son sein, en ses bras, cette même Parole substantielle du Père, être muette et réduite au silence par l’état de son enfance, elle entre en un nouveau silence et y est transformée à l’exemple du Verbe incarné, qui est son fils, son Dieu et son unique Amour. Et sa vie se passe ainsi de silence en silence, de silence d’adoration en silence de transformation.

Et c’est un de ces effets sacrés et divins du silence de Jésus de mettre la très sainte Mère de Jésus en une vie de silence.

Silence humble, profond et adorant plus saintement et plus disertement la sagesse incarnée, que les paroles ni des hommes ni des anges.

Ce silence de la Vierge n’est pas un silence de bégayement et d’impuissance, c’est un silence de lumière et de ravissement.

C’est un silence plus éloquent, dans les louanges de Jésus, que l’éloquence même.

C’est un effet puissant et divin dans l’ordre de la grâce, c'est-à-dire, c’est un silence opéré par le silence de Jésus, qui imprime ce divin effet en sa Mère et qui la tire à soi dans son propre silence, et qui absorbe en sa divinité toute parole et pensée de sa créature.

Aussi est-ce une merveille de voir qu’en cet état de silence et d’enfance de Jésus, tout le monde parle, et Marie ne parle point ; le silence de Jésus ayant plus de puissance de la tenir en un silence sacré que les paroles.

Ni les anges, ni les saints n’ont de force à la mettre en propos et la faire parler de choses si dignes de louanges, et que le ciel et la terre unanimement célèbrent et adorent.

Les anges en parlent, et entre eux-mêmes et aux pasteurs : et Marie est en silence.

Les pasteurs courent et parlent ; et Marie est en silence.

Les rois arrivent, parlent et font parler toute la ville, tout l’état et tout le sacré synode de Judée ; et Marie est en retraite et en silence.

Tout l’état est ému et chacun s’étonne et parle du nouveau roi recherché par les rois ; et Marie est en son repos et en son sacré silence.

Siméon parle au temple et Anne la prophétesse, et tous ceux qui attendent le salut d’Israël : et Marie offre, donne, reçoit et rapporte son Fils en silence.

Voilà l’état et l’occupation de la Vierge, voilà son exercice et sa vie au regard de Jésus, durant sa sainte enfance.

Car aussi durant tout le temps de son enfance, nous n’avons que ces paroles qui nous soient rapportées de la conduite de la Vierge, et de sa piété au regard de son Fils et des choses qui sont dites de Lui, et accomplies en Lui :

« Marie conservait tout cela et elle le méditait dans son cœur. » (Luc 2,51).

Cardinal Pierre de Bérulle (1575-1629)

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14 décembre 2008 7 14 /12 /décembre /2008 11:09
Dimanche 14 décembre - 3ème Dimanche de l'Avent


Encore à propos du travail le dimanche, voici un entretien du Cardinal Vingt-Trois avec un(e) journaliste de La Croix.



La Croix : Vous arrive-t-il de faire des courses le dimanche ?

Cardinal André Vingt -Trois : Non, j’ai d’autres choses à faire le dimanche !

 

Et que répondez-vous à ceux qui considèrent qu’il existe sur cette question "des pesanteurs culturelles, religieuses et idéologiques" ?

La pesanteur, c’est de faire peser sur les gens des charges disproportionnées ! La pesanteur n’est pas d’éviter à des familles d’aller consommer le dimanche, mais au contraire de les entraîner, par l’ouverture des magasins, à consommer toujours plus. C’est cela l’asservissement ! Et puis, il me semble paradoxal que dans une société où l’on a réduit le temps de travail à 35 heures hebdomadaires et où l’on a assoupli les contraintes horaires, on puisse affirmer que le dimanche est le seul jour de la semaine pour que les familles puissent faire leurs courses. Si cette diminution des heures de travail ne permet pas, justement, de faire ses courses à différents moments de la semaine, alors à quoi sert-elle ? Que fait-on du temps libéré ? On regarde la télévision ?… Pour savoir ce qu’on va acheter le dimanche ?…

 

Lors de l’ouverture de l’Assemblée des évêques à Lourdes vous avez posé la question : "Gagner plus doit-il devenir le principal objectif de l’existence ?" . S’agissait-il de remettre en cause le slogan de Nicolas Sarkozy, "travailler plus pour gagner plus" ?

Il s’agissait surtout de faire ressortir que les motivations exprimées autour de cette question sont d’ordre différent. Ainsi, on dit que le travail dominical permettrait de créer des emplois, mais certains économistes prouvent que cela en supprimerait d’autres. On dit que cela permettrait d’augmenter certains bas salaires, mais à quel prix ? Certes, si l’on propose à un salarié qui gagne le smic de gagner 200 € de plus en travaillant deux dimanches par mois, cela l’intéressera, mais cette possibilité ne détruira-t-elle pas autre chose d’important pour sa vie ? Quelles seront les conséquences pour une caissière qui élève seule ses deux enfants ?

 

Le Conseil épiscopal pour les questions familiales et sociales met pourtant en avant des raisons non pas tant théologiques qu’anthropologiques et sociales.

Certes. Mais en ce qui concerne la pratique chrétienne, le dimanche n’est pas un jour ordinaire. Le chrétien est tenu de célébrer le dimanche, notamment en participant à l’Eucharistie – même si certains d’entre eux, contraints de travailler le dimanche, ne peuvent aller à la messe ce jour-là. À travers cette obligation, on retrouve l’un des dix commandements donnés par Dieu à Moïse (Dt 5, 12) qui est de ne pas travailler le septième jour, jour de sabbat, et d’en faire "un jour sacré". Cette référence à un jour de repos hebdomadaire est une structure de vie dans une société. Au risque, sinon, de démembrer la vie sociale, de la faire éclater avec de lourdes conséquences sur les familles, à commencer par les familles dissociées qui auront bien du mal à s’accorder pour leurs week-ends en garde alternée…

 

Pourtant le Christ ne s’est pas privé, malgré les reproches des pharisiens, de guérir des malades le jour du sabbat…

Les passages de l’Évangile qui portent sur le sabbat sont explicites. Le Christ ne viole pas le sabbat pour le plaisir, mais pour rappeler aux pharisiens que "le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat" (Mc 2,27), et qu’en cas de risque de mort, comme la loi de Moïse l’autorise, il est juste d’enfreindre le sabbat. Si Jésus guérit des malades ce jour-là, c’est pour leur permettre de vivre, de prendre leur pleine condition humaine. C’est cela que vise l’obligation d’un jour de repos hebdomadaire régulier et défini : permettre de vivre mieux.

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23 novembre 2008 7 23 /11 /novembre /2008 11:36

Dimanche 23 novembre 2008 - Solennité du Christ-Roi de l'Univers



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