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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 13:05

par Bénédicte Lucereau

 

« Seigneur, si Tu le (la) changeais, si Tu supprimais ses défauts, ses tendances égoïstes, ses penchants mauvais, alors notre couple pourrait être saint, alors je pourrais l’aimer comme Tu m’aimes, Seigneur. »

Mais justement, Dieu n’exauce pas notre prière… Notre conjoint continue à être toujours en retard, à fumer trop, pique régulièrement des colères, manque d’attentions et de délicatesse dès que les soucis lui prennent la tête, s’endort le soir comme une masse alors que nous aurions réclamé un moment d’intimité conjugale… Notre prière, c’est « que notre conjoint soit saint et irréprochable devant nous, sur cette terre », alors que Dieu, Lui, est patient ! Son Amour sait attendre ! Son regard d’espérance dépasse les apparences, pour rejoindre le secret des cœurs, là où grandit le Royaume en chacun de nous. Gardons-nous de vouloir arracher l’ivraie (qui nous dérange…) du cœur de notre conjoint, et décidons plutôt arroser le bon grain qui est en lui (elle) par des paroles encourageantes, un regard résolument positif, des gestes de tendresse, des vrais temps de qualité : là est l’amour conjugal qui se donne, qui « espère l’autre », tout en acceptant que la perfection ne soit pas de ce monde, ce qui l’empêche en rien d’aimer. Si Dieu attendait que nous soyons parfaits pour nous aimer !... A moins que nous ne voyons pas la poutre qui est dans notre œil, aveuglés que nous sommes par la paille de notre conjoint qui nous obnubile

Plus on aime, plus on devient sensible. Notre cœur aimant ressent avec plus d’acuité les manques d’amour, de prévenance, de délicatesse de l’autre. Et plus est « en Dieu », plus on perçoit de quel amour de communion nous sommes appelés à nous aimer en couple. Mais, au lieu de s’offusquer du mal et de le dénoncer en le reprochant à notre conjoint, que ce soit une occasion d’aimer plus, d’aimer mieux : « L’amour couvre une multitude de péchés » (1 p 4,8). Le mal que me fait l’autre ne m’enlève rien : au contraire, c’est le lieu où Dieu va me montrer sa miséricorde et vient m’apprendre à aimer. Et on n’a jamais fini d’aimer en couple, l’autre restera toujours un mystère à découvrir, à redécouvrir. : « La mesure de l’amour, c’est d’aimer sans mesure ! » (Saint Augustin). Pas de ressentir des sentiments agréables, mais d’avoir la joie de se donner à son conjoint et de le recevoir, de façon concrète, incarnée, quotidienne, et au fil des jours et des années qui passent.

Dans le mariage, les époux ont contracté une alliance et ont accepté chacun d’ouvrir leur liberté à celle de l’autre, ce qui comporte un risque, notamment le risque de souffrir du fait de l’autre. Ce qu’a vécu Jésus, en laissant son Cœur être transpercé par la lance des soldats sur la croix : la liberté de l’homme mal utilisée, l’a conduit à rejeter Dieu, à Le faire souffrir jusqu’à mourir sur la croix. Mais Jésus n’a pas refermé Son cœur, qui reste ouvert jusqu’à la fin des temps pour accueillir chacun de nous (et notre conjoint !) et pour nous faire vivre de Son Esprit. Il nous apprend à aimer du même Amour, qui accepte la souffrance sans se fermer à celui qui la provoque, qui ne rêve pas l’autre, qui croit au-delà de toute espérance, qui prie son Père de venir pardonner en Lui : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Lc 23, 34) Ma femme (mon mari), bien souvent, ne mesure pas non plus les difficultés intérieures auxquelles je suis confronté(e) à cause de ses comportements, de ses paroles, de son attitude !

Que chacun dans le couple puisse dire avec Saint Paul : « Que tout ce qui m’arrive (même de souffrance et de désagréments venant de toi), ce soit pour toi, afin que la grâce plus abondante fasse monter une immense action de grâce pour la gloire de Dieu » (2 Co 4, 15). Alors notre vie sera « eucharistique », chacun faisant de sa vie une offrande pour le salut de l’autre, et… qui sait ? peut-être serai-je moins agacé(e) par lui (elle), peut-être est-ce moi qui me convertirai.

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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 11:02

« Oh ! là, là, se dit-on, le (la) pauvre ! », et tout de suite, en entendant cela, on prend parti intérieurement, en condamnant vite fait le méchant responsable du stress de son conjoint. Et c’est vrai !! Le stress est l’ennemi numéro un du couple et de l’amour conjugal. Il produit tensions énervements, précipitation, agencements, pressions, etc. Cela peut même devenir insupportable, ce qui semble être le cas lorsqu’un conjoint se plaint. Comment rester dans la gratuité, dans l’émerveillement, la sérénité, l’ouverture à l’autre, lorsqu’on se sent opprimé, acculé, angoissé ?


Mais entre se sentir stressé soi-même et accuser l’autre de nous stresser, il y a une marge ! Pourquoi rendre l’autre responsable de ce que je ressens ? Quelle est ma « part » ? L’autre peut bien être stressé, sans que je me sente obligé(e) de prendre sur mes épaules son stress, bonne façon de me déresponsabiliser de mon ressenti ! Mon ressenti m’appartient, il dit quelque chose de moi que je suis seul à connaître et à pouvoir exprimer : c’est une part de mon intimité, de mon état d’« âme ». Personne ne peut m’imposer d’en changer. Il n’y a que moi qui puisse décider d’agir dessus, car ma raison, attirée par le bien, et ma volonté, mue par l’amour, peuvent agir sur mon affectivité. Sinon, Dieu nous commanderait-Il quelque chose d’impossible en nous disant : « Soyez toujours dans la joie », ou : « N’entretenez aucun souci » ?

 

La communion entre époux n’exige pas de partager le mal qui est en l’autre, de le faire « entrer en nous ». Mais cela demande un « travail sur soi », un travail de différenciation : « Je ne suis pas l’autre », « l’autre n’est pas moi ». Plus je sais qui je suis, ce que je ressens, ce que je veux, plus je vais pouvoir accueillir mon conjoint, l’écouter, avec son mal et sa souffrance, sans me mélanger à lui (elle). « Je suis à tes côtés, avec ton stress, malgré ton stress Tu peux compter sur mon soutien, parce que je ne vais pas me laisser engloutir par ton stress, ni le juger ni le condamner. Si j’ajoute un mal (mon stress supplémentaire !) au mal qui est le tien (ton stress du début), je ne fais qu’empirer la situation ! Je deviens coresponsable d’une situation mauvaise pour le couple, qui n’aide en rien l’amour entre nous. Surtout si je te pointe du doigt (comme Adam qui se défausse sur Eve) et te rends responsable de mal-être, en t’accusant ».


« Recherche la paix et poursuis-la » (Ps 34, 15). Chacun est responsable de « tenir son âme égale et tranquille, comme un petit enfant contre sa mère ». Bien sûr le stress est contagieux ! Mais, comme dans une partie de ping-pong, je ne suis pas obligé(e) de renvoyer la balle. Je peux stopper la partie et dire : « Attends ! Que veut-il dire ce stress ? Il est une réaction à quelle situation, à quel événement ? Comment puis-je t’aider à comprendre ce qui se passe en toi ? Le veux-tu ? Suis-je la bonne personne ? Veux-tu en parler ? » Le stress signale souvent un danger, une menace incontrôlée, ou jugée incontrôlable. Il peut renvoyer au sentiment d’impuissance, d’incapacité. Il peut être aussi moteur avant un effort important, une décision lourde de conséquences, une situation exposée aux regards des autres. En tout cas, il est « langage », langage de quelque chose qui a du mal à se dire autrement que par l’émotion intense. A chacun des deux époux d’entrer dans l’humilité du dialogue, qui est consentement à ma pauvreté et à celle de l’autre. Alors, dans un climat de confiance et de grande disponibilité, chacun pourra « accueillir » son conjoint, tel qu’il (elle) est, sans confusion, sans réaction, dans un vrai dialogue. Quel bonheur de se sentir pleinement « écouté » ! Sans stress !

 

Par Bénédicte LUCEREAU


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26 décembre 2010 7 26 /12 /décembre /2010 10:42

Une mesure bien tassée d’AMOUR VRAI,
beaucoup d’écoute et de compréhension,
une bonne dose de disponibilité
mélangée à quelques grammes de douceur et de calme.
Ajoutez un rien de fermeté.
Cherchez un peu de bonne volonté.
Assaisonnez avec de la droiture et de la sincérité

afin de conserver le bon goût de la VERITE.
Râpez les désirs égoïstes, les brusqueries et les impatiences.
Faites fondre votre orgueil et votre suffisance.
Trouvez dans vos réserves quelques grains de FOI inébranlable,
une ESPERANCE sans conditions.
Saupoudrez le tout de tendresse.
Faites revenir à la surface

des tranches entières d’accueil et de partage. Additionnez de dialogue,
menus services,
mercis bien placés,
don de soi sans retour.
Laissez mijoter longtemps dans la PATIENCE.
Avant de présenter, flambez dans la joie

et, si possible, dans un grand élan de PRIERE.
Complétez par un petit verre d’humour.
Et vous obtiendrez une famille savoureuse,
des parents aimants,
des jeunes libres et joyeux,
une bonne entente entre tous !

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12 décembre 2010 7 12 /12 /décembre /2010 21:11

"Qui donc est capable de comprendre toute la richesse d’une seule de tes paroles, Seigneur ? Ce que nous en comprenons est bien moindre que ce que nous en laissons, comme des gens assoiffés qui boivent à une source. Les perspectives de ta parole sont nombreuses, comme sont nombreuses les orientations de ceux qui l’étudient. Le Seigneur a coloré sa parole de multiples beautés, pour que chacun de ceux qui la scrutent puisse contempler ce qu’il aime. Et dans sa parole il a caché tous les trésors, pour que chacun de nous trouve une richesse dans ce qu’il médite.

La parole de Dieu est un arbre de vie qui, de tous côtés, te présente des fruits bénis ; elle est comme ce rocher qui s’est ouvert dans le désert pour offrir à tous les hommes une boisson spirituelle…

Celui qui obtient en partage une de ces richesses ne doit pas croire qu’il y a seulement, dans la parole de Dieu, ce qu’il y trouve. il doit comprendre au contraire qu’il a été capable d’y découvrir une seule chose parmi bien d’autres. Enrichi par la parole, il ne doit pas croire que celle-ci est appauvrie, incapable de l’épuiser, qu’il rende grâce pour sa richesse. Réjouis-toi parce que tu es rassasié, mais ne t’attriste pas de ce qui te dépasse. Celui qui a soif se réjouit de boire, mais il ne s’attriste pas de ne pouvoir épuiser la source. Que la source apaise ta soif, sans que ta soif épuise la source. Si ta soif est étanchée sans que la source soit tarie, tu pourras y boire à nouveau, chaque fois que tu auras soif. Si au contraire, en te rassasiant, tu épuisais la source, ta victoire deviendrait ton malheur.

Rends grâce pour ce que tu as reçu et ne regrette pas ce qui demeure inutilisé. Ce que tu as pris et emporté est ta part ; mais ce qui reste est aussi ton héritage. Ce que tu n’as pas pu recevoir aussitôt, à cause de ta faiblesse, tu le recevras une autre fois, si tu persévères. N’aie donc pas de mauvaise pensée de vouloir prendre d’un seul trait ce qui ne peut être pris en une seule fois ; et ne renonce pas, par négligence, à ce que tu es capable d’absorber peu à peu."


De Saint Ephrem, diacre, mort en 373

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7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 10:57

Mon fils de 6 ans n’a pas l’air très pieux. Il joue pendant la prière du soir, n’a pas envie d’aller à la messe. N’est-ce pas inquiétant ?

 

La réponse du Père Yannick Bonnet (*) :

 

L’environnement familial

Cette question en pose beaucoup, car la piété d’un enfant de cet âge dépend déjà de sa maturité mais aussi de son environnement familial ; est-il l’aîné ? Son père lui donne-t-il l’exemple de quelqu’un qui va à la messe ou non, qui y va avec des semelles de plomb ou avec joie, de quelqu’un qui a une relation personnelle avec Dieu ? Sa mère a-t-elle pris le temps, quand il était plus petit de l’éveiller à la Foi ? A-t-il posé des questions sur Dieu, sur la religion, la Foi ? Lui a-t-on répondu avec tout le sérieux nécessaire ?…


Rassurez-vous, chaque saint à son parcours !

En tout cas, l’inquiétude ne sert rigoureusement à rien. L’important est d’avoir une stratégie d’action éducative en matière religieuse, en posant d’emblée comme principe que Dieu a un projet de sainteté sur chaque personne et qu’Il n’appelle pas chacun ni de la même manière ni pour le même cheminement. La diversité des saints est pour nous un très bel exemple de ce qui peut nous attendre chez nos enfants, sachant que certains ont « viré leur cuti » après avoir fait gémir leurs proches, Marie-Madeleine, Augustin, Charles de Foucault, Saul de Tarse et bien d’autres.


On va à la messe…parce que c’est nécessaire !

Une première réflexion s’impose de toute façon : il faut une cohérence entre les différents volets de l’éducation. On ne va pas à la messe parce qu’on en a envie, on va à la messe parce que c’est nécessaire, que le Christ l’a voulu en instituant le sacrement de l’Eucharistie, que c’est source de force pour affronter les difficultés et de consolation pour supporter les souffrances. De même qu’on ne travaille pas forcément avec envie, qu’on s’oblige parfois à faire de l’exercice alors que le temps est maussade. Tout ce qui nous fait envie n’est pas profitable et tout ce qui est profitable ne nous fait pas forcément envie. L’entraînement d’un sportif de haut niveau peut être franchement désagréable et donner à penser que tout exercice scolaire doit être ludique… et peut l’être relève de l’irréalisme…


Expliquer !

Une deuxième réflexion en relation avec la première est qu’il faut tenir compte de l’âge et que 6 ans est un âge charnière, puisque c’est grosso modo l’âge médian de ce que l’on appelle « l’âge de raison ». Autrement dit pour simplifier, avant on dit la règle et on la fait respecter, après on dit la règle mais on l’explique et on répond aux objections… et on l’a fait respecter également.


Créer autour de l’enfant un climat d’amour de Dieu

Troisième réflexion, la relation personnelle de l’enfant avec Dieu n’est pas le fait des parents. Dans ce domaine, Dieu agit avec sa souveraine liberté et l’enfant répond avec son libre arbitre. Il y a également un caractère, un tempérament, dont Dieu qui nous connaît mieux que nous-mêmes tient compte. Nous sommes faits à l’image de Dieu, qui est Amour, comme a tenu à le rappeler Benoît XVI par sa première encyclique. Or l’amour peut prendre mille formes et mille points d’application différents. L’important est donc de créer autour de l’enfant un climat d’amour de Dieu et d’amour du prochain, qui, il faut bien en avoir conscience, est radicalement aux antipodes de la société de consommation, d’égoïsme, de recherche du plaisir, dans laquelle nous vivons.


Un défi à aborder dans l’Espérance !

Nous sommes donc devant un défi qu’il faut aborder dans l’Espérance et non dans l’inquiétude. Dieu sait mieux que nous les dangers que court la jeunesse. Il demande aux parents de faire leur devoir d’état d’éducateurs et d’accompagner cette action nécessaire et non suffisante d’une prière ardente. Sainte Monique est un très bel exemple de ce qu’il faut faire en mettant son chagrin devant le Seigneur, en offrant la souffrance que lui causait son Augustin de fils en union à la Croix du Christ. Quand celui-ci a été sur le chemin de la sainteté, elle a probablement récité la prière du vieillard Syméon et le Seigneur l’a prise avec Lui sans que cette mort en terre étrangère n’ait le moins du monde entamé sa paix : sa fervente prière avait été exaucée.

 

Chers parents, éduquez, priez et dormez tranquille !


 

(*) : Polytechnicien et docteur en chimie, Yannik Bonnet a exercé pendant plus de 20 ans d'importantes responsabilités chez Rhône-Poulenc. Il a ensuite dirigé pendant onze ans l'Ecole supérieure de chimie de Lyon, avant de créer sa propre entreprise de conseil en management. Père de 7 enfants, il est veuf depuis 1995 et a été ordonné prêtre en 1999.

 

Il est l'auteur de :

- Les hommes, acteurs dans la stratégie de l'entreprise (Liaisons, 1993)

- Etre heureux au travail (Droguet-Ardant, 1992)

- Le défi éducatif (Fleurus, 1989)

- Les neuf fondamentaux de l'éducation, I et II (Presses de la Renaissance, 2002 et 2004)

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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 11:03

La prière a beau nous révéler le plus intime et le plus beau de l’inhabitation divine, elle n’en demeure pas moins souvent aride et austère. Le saint moine abba Agathon disait même qu’elle est «un combat jusqu’au dernier soupir». Pour parvenir à prier il faut donc aussi vouloir prier. Plus que toute chose en effet, la prière est affaire de volonté.


Il faut reconnaître effectivement que la prière a un ennemi acharné : le diable, qui sait, mieux que nous, tout le bien qu’elle peut nous faire et combien, par elle, on peut atteindre aux sommets de la sainteté parce qu’elle nous pousse d’abord à la droiture de vie, à la foi active, à l’espérance ferme et à la charité la plus active.

 

Et c’est pourquoi Jésus nous invite fermement à prier sans nous décourager (Lc 18,1). C’est pour elle qu’il importe avant tout de mener le bon combat de la foi (1 Tm 6,12), car l’esprit est ardent mais la chair est faible (Mt 26,41), et elle se heurte sans cesse à la tentation de l’Adversaire qui rôde sans cesse, comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer (1 P 5,8). Nous ne le savons que trop !

 

Jésus lui-même, au moment le plus noir de son combat à Gethsémani, qui fut pour lui comme une vivante agonie, en proie à la détresse, priait de façon plus instante (Lc 22,44). C’est à ce moment-là, à l’heure de la lassitude, du découragement, au jour mauvais où rôde le démon de midi qu’il importe de ne pas se décourager et de tenir. La persévérance conduit à la piété, nous dit l’apôtre Pierre, et la piété au chemin le plus parfait, cette voie qui les surpasse toutes et qui est la charité (2 P 1,6-7).

 

La prière est par excellence le domaine de l’invisible et nous aimons le vérifiable. Elle se situe dans l’insensible et nous recherchons ce qui peut être senti. Elle nous met en face de l’incompréhensible et nous voulons saisir l’intelligible. On parle, sans entendre. On contemple, sans voir. On aime, sans émotion sensible. Les cinq sens peuvent être sollicités, comme nous y invite saint Ignace dans ses Exercices. Mais aucun n’est comblé. Le degré suprême ne s’atteint que dans «la sainte indifférence». «C’est dur d’aimer un Dieu dont on n’a pas vu le visage», confiait un jour Thérèse d’Avila. La prière devient dès lors comme une mise à nu sur une terre nue. Le retour sans cesse consenti au feu du creuset du minerai de notre vie sans cesse mélangé. C’est dire toute la volonté qu’il faut pour accepter d’en être sept fois épuré (Ps 12,7).

 

La clef de la prière passe donc aussi par cette lutte en vue de laquelle Dieu a armé nos mains pour la bataille (Ps 18,35). Il faut alors tenir, comme dit l’apôtre Paul, avec la joie de l’espérance, constants dans la tribulation et assidus à la prière (Rm 12,12). Il ne s’agit plus de flamber, il faut durer. Et durer d’autant plus qu’il nous est demandé de prier sans cesse (1 Th 5,17). C’est ce que l’Écriture appelle la persévérance (Lc 8,15 ; 11,8 ; 12,36). Mais à ceux qui persévèrent ainsi dans la foi, affermis sur des bases solides, sans se laisser détourner de l’espérance promise par l’Évangile (Col 1,23), les portes de la vie s’ouvrent avec la clef de la prière fidèle. Ils trouvent par là comment avancer et Dieu se plaît une fois encore à les exaucer.

 

Passé et avenir sont alors fondus à la «vive flamme d’amour» de notre épreuve de la durée, dans l’éternel présent de Dieu, pour qui tout est grâce en vérité : Tout ce que vous demandez dans la prière, croyez que vous l’avez déjà obtenu et cela vous sera accordé (Mc 11,24). Notons bien, dans ce que Jésus nous dit ainsi, ce passage, apparemment illogique mais combien révélateur, du présent au futur avec retour sur le passé, car tout ce qui se vit alors au niveau de ce temps est déjà tout orienté à la lumière de l’éternité. Une éternité dont la prière fidèle, quotidienne, constante, volontaire, nous ouvre la porte. L’impossible, alors, s’accomplit car l’espérance qui dure est toujours récompensée. Tout est possible à celui qui croit (Mc 9,23).

 

Quiconque veut donc prier et se bat pour s’y tenir, en trouve la clef dans la grâce de la persévérance, où la foi donne d’avancer.

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10 octobre 2010 7 10 /10 /octobre /2010 19:09

1/ Si tu reviens de la Jérusalem de tes vacances à ton boulot de Jéricho, fais attention aux bandits en chemin. Avant de te laisser surprendre, entre dans ta paroisse, l'auberge du Seigneur : Il est là le Christ, Bon Samaritain, en attente et à l’écoute, prêt à enduire tes plaies de vin et d'huile.

 

2/ Si tu n'as jamais mis les pieds à Jérusalem, que tu connais tout de Jéricho, même ses turpitudes, fais de même. Ne reste pas de l'autre côté du chemin de peur de rater le Bon Samaritain.

 

3/ Ne rate pas le jour du Seigneur. Il t'invite au banquet des noces de l'Agneau, qu'il célèbre en son Église. N'y va pas comme un gueux qui arrive en retard et sort à reculons. Fais-lui honneur car Il resplendit de Sa gloire. Il est l'Époux qui comble son Épouse.

 

4/ À la fin de l'office, ne te sauve pas comme un voleur. Sur le parvis de l'église, prends le temps de saluer le prêtre : il est ton berger, tu es sa brebis, partie de son troupeau. Présente-toi pour qu'il t'appelle par ton nom, et rencontre-le pour qu'il te connaisse.

 

5/ Par lui, tu prendras la mesure de la pastorale de la paroisse. Avec lui tu rencontreras d'autres fidèles que, ailleurs, tu n'aurais certainement jamais connus. Grâce à eux, tu entreras bien vite dans une famille élargie aux dimensions de la paroisse, unie par le sang du Christ et nourrie de son Pain.

 

6/ À ce stade, se pose à toi un choix décisif :

            - soit tu t'engages dans la vie paroissiale : il te sera beaucoup demandé, mais il te sera beaucoup donné aussi.

            - soit tu te cantonnes au strict nécessaire du culte : alors adviendra de ta semence, ce qu'il en est de ton sol.

 

7/ Si tu entres résolument dans le troupeau, le Seigneur sera présent dans ton cœur et sur le visage des autres, et que tu le serves ou que tu l'adores, ta joie sera parfaite.

 

8/ Par la voie du service et de la prière, en ton Église locale, tu découvriras le chemin du Seigneur : c'est là qu'Il t'attend et que tu peux le rejoindre. Et plus tu partageras avec tes frères, plus tu recevras de la part du Seigneur.

 

9/ Tout ce que tu vivras dans le cadre paroissial, pour la gloire de Dieu, participe de la nouvelle évangélisation. Elle commencera par ta conversion qui est un retournement du cœur du Tout-moi au Tout-Lui, grâce aux autres et surtout grâce à Lui.

 

10/ Ainsi, la paroisse deviendra foyer, et les paroissiens disciples sur la route d'Emmaüs.

 

(Tiré de la revue Sub Signo Martini, de la Communauté Saint Martin)

 

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12 septembre 2010 7 12 /09 /septembre /2010 10:44

Par le Père Guy Gilbert, évoquant son nouveau livre « Apprends à pardonner ».

 

 

Quant au pardon, il est une valeur essentielle à bûcher sans relâche. Refuser de pardonner nous bouffe le cœur, la rate et le gésier ! Combien de personnes dévorées par la rancune et la haine !

Humainement, c’est parfois très difficile, voire impossible. Un chrétien peut franchir cet « impossible ». Le Christ après avoir été supplicié n’a pas dit à ses bourreaux : « Je vous pardonne. » Il a seulement dit à son Père : « Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » Si le Christ est ton modèle et ta force, alors fais comme lui. Tu n’oublieras pas. Mais le pardon te pacifiera et tu trouveras la paix.  Puissent ces pages te libérer. Alors je serai heureux de les avoir écrites pour toi.

 

Confession et solitude

Croire au pardon de Dieu, donné en Son nom par un homme lui-même pécheur qui a reçu mission de nous dire : « Tes péchés sont pardonnés. Va en paix », c’est tout autre chose que la solitude. Cette foi doit nous donner des ailes, et la joie de savoir que tout renaît, tout est neuf, tout redémarre. Il n’y a rien de plus beau que le pardon ! Il nous sort de la prison où nous tient le péché, pour nous faire entrer dans la joyeuse foule des sauvés. La confession est l’un des antidotes les plus sûrs à notre orgueil, à notre pauvreté et à notre solitude.

 

Le sacrement de réconciliation

N’oublie pas de vider tes poubelles intérieures devant un prêtre. Il est un pécheur comme toi, mais il a reçu la formidable possibilité, au nom du Christ, de te pardonner tes péchés. « Si nous sommes pleins du péché, Dieu ne peut nous remplir, car Dieu Lui-même ne peut remplir ce qui est plein. Voilà pourquoi nous avons besoin du pardon : nous nous vidons, et Dieu nous remplit de Lui-même », disait Mère Teresa. Le péché est un lien, un nœud spirituel, la confession « dénoue le lien ». La confession permet de se dénouer du mal de sa faute. Demandons chaque jour à Dieu qu’il change notre cœur quant nous détestons l’autre, et Il le fera. Cherchons les qualités chez notre pire ennemi…

 


Un florilège de pardons (par le curé d’Ars)

 

« La Miséricorde de Dieu est comme un torrent débordant, elle entraîne les cœurs sur son passage ».

Il y en a qui disent « J’ai fait trop de mal, le Bon Dieu ne peut pas me pardonner ». C’est un gros blasphème, c’est mettre une borne à la Miséricorde de Dieu, qui n’en a point. La Miséricorde de Dieu est infinie. »

« C’est notre orgueil qui nous empêche de devenir des saints. Que diriez-vous d’un homme qui travaillerait dans le champ du voisin et laisserait le sien inculte ? Eh bien, voilà ce que vous faites ! Vous fouillez continuellement dans la conscience des autres, et vous laissez la vôtre en friche. »

« Il ne sera plus parlé des péchés pardonnés. Ils ont été effacés, ils n’existent plus ! »
Le Curé d’Ars ouvrait le chemin de la sainteté. Il disait que les saints n’avaient pas tous bien commencé, mais qu’ils avaient tous bien fini.

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 10:38

 

À cette question, Pierre Desproges répondait : "Oui, mais pas avec n’importe qui !" Cette remarque très pertinente nous invite à réfléchir sur la fonction du rire, le rapport que nous entretenons avec lui et la façon dont l’humour est utilisé aujourd’hui.

Communicatif, involontaire, saugrenu, délirant… "Le rire, comme le soulignait François Rabelais, est le propre de l’homme". Possédant de nombreuses vertus tant physiologiques que psychologiques ou sociales, il apparaît fondamental pour l’être humain et les nombreuses expressions qui lui sont rattachées prouvent son impact sur le corps et l’esprit. On peut rire aux éclats, rire aux larmes, être mort de rire, rire à perdre haleine… Plurivalent et expansif, le rire peut tout à la fois “booster” le système immunitaire, prévenir les maladies cardio-vasculaires, désamorcer une tension violente ou favoriser la communication !

Une arme puissante

L’humour nécessite des représentations collectives et une culture commune. On épingle bien souvent divers corps de métier ou certaines spécificités (les femmes, les blondes, les prêtres, les Belges…). Il existe également des « humours de métier » qui rassemblent tout autant qu’ils divertissent ceux qui sont visés. Les matheux, par exemple, aiment à souligner « qu’ils se gaussent comme le pivot » ! L’humour permet également de poser un œil critique sur la société. Il est une arme puissante à l’efficacité redoutable. La plume satirique et l’esprit pamphlétaire d’un Voltaire ont égratigné plus sûrement l’autorité royale et le clergé que des propos infamants sans aucune saveur.

Humoristiquement correct !

Mais alors, peut-on réellement rire de tout ? Restreindre l’humour au niveau thématique semble illusoire, voire dangereux. En effet, cette limite introduit une subjectivité fâcheuse qui indisposera toujours un groupement d’individus ou une communauté. Pourquoi avoir le droit de rire des handicapés, et pas de la Shoah ? Qui peut s’instaurer juge de la gravité “estimée” d’un sujet et limiter l’humour à son encontre ? Soit l’on interdit toute possibilité de rire sur quelque sujet que ce soit, soit l’on tombe à coup sûr dans « l’humoristiquement correct". "À mon avis, on peut rire de tout", commente Fabien, 18 ans. "L’important c’est de savoir quand, où et avec qui on peut rire et de quel sujet. Dans l’humour, l’intelligence et le respect sont essentiels."

Sous le masque de la dérision

Oui. Les limites de l’humour sont celles du respect et de la dignité que l’on doit à tout être humain. Il est donc primordial de faire preuve de discernement, de subtilité et d’intelligence. Pour ce faire, l’humour doit respecter des unités de temps et de lieu. Pour ne pas blesser l’individu quel qu’il soit, l’humour doit fluctuer au gré des rencontres et de l’espace social afin de se modeler parfaitement aux interlocuteurs. D’autre part, il doit éviter de se confondre avec le sarcasme ou le cynisme utilisés de façon récurrente aujourd’hui dans le monde des médias. L’humour de nombre d’animateurs télé se résume à humilier, stigmatiser et mettre à l’index de pauvres bougres, le public se divertissant de ce lynchage médiatisé. On peut s’interroger sur cette nouvelle forme de rire. Masque-t-elle le manque de finesse d’esprit et de culture générale de ses histrions de l’audio-visuel ou annonce-t-elle la montée en puissance d’une certaine forme de perversité affublée du masque de la dérision ?

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25 juillet 2010 7 25 /07 /juillet /2010 11:42

Dans son discours d'ouverture adressé à tous les anges déchus, le Diable a déclaré : Nous ne pouvons pas empêcher les chrétiens d'aller à l'église, nous ne pouvons pas les empêcher de lire leur Bible et de connaître la vérité, nous ne pouvons même pas les empêcher de faire l'expérience d'une relation avec Jésus-Christ. Mais s'ils réussissent à maintenir cette relation avec Jésus, notre pouvoir sur eux est brisé. Laissons-les conserver leur style de vie, mais volons leur temps pour les empêcher de conserver vivante cette relation intime avec Jésus-Christ.


Voilà donc ce que je veux que vous fassiez, anges déchus :
Distrayez-les, empêchez-les de s'emparer de leur Sauveur et de maintenir cette relation vitale quotidienne.

(Un murmure interrogatif parcourt la foule des démons, alors le Diable précise ainsi sa pensée) :


1° Gardez-les occupés aux choses non essentielles de la vie et inventez des machinations pour occuper leurs esprits.


2° Poussez-les à dépenser, dépenser, dépenser, emprunter, emprunter, emprunter.


3° Persuadez les femmes d'aller travailler de longues heures et les maris de travailler six, sept jours par semaines, 12h par jour pour pouvoir s'offrir ce qu'ils désirent.


4° Empêchez-les de passer du temps avec leurs enfants et leurs familles, bientôt leur maison n'offrira plus aucune échappatoire à la tension de leur travail.


5° Stimulez de plus en plus leur esprit au point qu'ils ne puissent plus entendre cette douce voix (le Saint-Esprit).


6° Poussez-les à mettre la radio, les cassettes ou les CD quand ils sont au volant et les télévisions, vidéos, Cd et ordinateurs en permanence dans leurs foyers.


7° Veillez à ce que chaque magasin et restaurant dans le monde joue de la musique non chrétienne sans interruption ; cela va remplir leurs esprits et casser leur union avec Jésus-Christ.


8° Couvrez les tables basses de magazines et de journaux pour qu'ils soient envahis de nouvelles du monde 24h/24, qu'il y ait plein de panneaux publicitaires le long des routes qui les attirent quand ils conduisent.


9° Inondez les boîtes aux lettres de courrier non intéressants, catalogues, concours de toutes sortes et toutes sortes de lettres promotionnelles offrant des produits gratuits et des services publicitaires vantant de faux espoirs.


10° Mettez beaucoup de mannequins maigres et magnifiques sur la 1ère page des magazines pour que les hommes croient que la beauté extérieure est plus importante que la beauté intérieure, et à ce moment là ils seront mécontents de leurs femmes et cela brisera très vite les familles.


11° Dans leur moment de récréation ou de détente, poussez-les à être excessifs, qu'ils reviennent de ce moment complètement épuisés, pas du tout en paix et pas préparés pour la semaine à venir.


12° Ne les laissez pas aller dans la nature pour méditer les merveilles de Dieu.


13° Envoyez-les dans des parcs d'attraction, voir des évènements sportifs, assister à des concerts, aller au cinéma.


14° Gardez-les occupés, occupés, occupés et quand ils se rencontrent pour des rencontres spirituelles, entraînez-les aux commérages, aux bavardages, qu'ils s'en aillent après ces rencontres avec l'esprit troublé et les émotions en ébullition.


15° Allez-y, laissez-les s'engager pour gagner des âmes mais remplissez leur vie de tellement de bonnes causes qu'ils n'aient pas le temps de chercher la puissance venant de Jésus. Très bientôt, ils travailleront et feront tout cela de leur propre force en faisant le sacrifice de leur santé et de leur famille pour la bonne cause et ça va marcher ! Oui ça va marcher !


Les démons exultèrent ! C'était vraiment une très bonne convention ! Alors les anges déchus partirent très vite mettre en pratique les leçons apprises : occuper les chrétiens, les stresser et les pousser à courir de ci de là...


Le Diable a-t-il réussi sa mission ? ... Agissons-nous pour l'en empêcher ?


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