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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 11:02

« Oh ! là, là, se dit-on, le (la) pauvre ! », et tout de suite, en entendant cela, on prend parti intérieurement, en condamnant vite fait le méchant responsable du stress de son conjoint. Et c’est vrai !! Le stress est l’ennemi numéro un du couple et de l’amour conjugal. Il produit tensions énervements, précipitation, agencements, pressions, etc. Cela peut même devenir insupportable, ce qui semble être le cas lorsqu’un conjoint se plaint. Comment rester dans la gratuité, dans l’émerveillement, la sérénité, l’ouverture à l’autre, lorsqu’on se sent opprimé, acculé, angoissé ?


Mais entre se sentir stressé soi-même et accuser l’autre de nous stresser, il y a une marge ! Pourquoi rendre l’autre responsable de ce que je ressens ? Quelle est ma « part » ? L’autre peut bien être stressé, sans que je me sente obligé(e) de prendre sur mes épaules son stress, bonne façon de me déresponsabiliser de mon ressenti ! Mon ressenti m’appartient, il dit quelque chose de moi que je suis seul à connaître et à pouvoir exprimer : c’est une part de mon intimité, de mon état d’« âme ». Personne ne peut m’imposer d’en changer. Il n’y a que moi qui puisse décider d’agir dessus, car ma raison, attirée par le bien, et ma volonté, mue par l’amour, peuvent agir sur mon affectivité. Sinon, Dieu nous commanderait-Il quelque chose d’impossible en nous disant : « Soyez toujours dans la joie », ou : « N’entretenez aucun souci » ?

 

La communion entre époux n’exige pas de partager le mal qui est en l’autre, de le faire « entrer en nous ». Mais cela demande un « travail sur soi », un travail de différenciation : « Je ne suis pas l’autre », « l’autre n’est pas moi ». Plus je sais qui je suis, ce que je ressens, ce que je veux, plus je vais pouvoir accueillir mon conjoint, l’écouter, avec son mal et sa souffrance, sans me mélanger à lui (elle). « Je suis à tes côtés, avec ton stress, malgré ton stress Tu peux compter sur mon soutien, parce que je ne vais pas me laisser engloutir par ton stress, ni le juger ni le condamner. Si j’ajoute un mal (mon stress supplémentaire !) au mal qui est le tien (ton stress du début), je ne fais qu’empirer la situation ! Je deviens coresponsable d’une situation mauvaise pour le couple, qui n’aide en rien l’amour entre nous. Surtout si je te pointe du doigt (comme Adam qui se défausse sur Eve) et te rends responsable de mal-être, en t’accusant ».


« Recherche la paix et poursuis-la » (Ps 34, 15). Chacun est responsable de « tenir son âme égale et tranquille, comme un petit enfant contre sa mère ». Bien sûr le stress est contagieux ! Mais, comme dans une partie de ping-pong, je ne suis pas obligé(e) de renvoyer la balle. Je peux stopper la partie et dire : « Attends ! Que veut-il dire ce stress ? Il est une réaction à quelle situation, à quel événement ? Comment puis-je t’aider à comprendre ce qui se passe en toi ? Le veux-tu ? Suis-je la bonne personne ? Veux-tu en parler ? » Le stress signale souvent un danger, une menace incontrôlée, ou jugée incontrôlable. Il peut renvoyer au sentiment d’impuissance, d’incapacité. Il peut être aussi moteur avant un effort important, une décision lourde de conséquences, une situation exposée aux regards des autres. En tout cas, il est « langage », langage de quelque chose qui a du mal à se dire autrement que par l’émotion intense. A chacun des deux époux d’entrer dans l’humilité du dialogue, qui est consentement à ma pauvreté et à celle de l’autre. Alors, dans un climat de confiance et de grande disponibilité, chacun pourra « accueillir » son conjoint, tel qu’il (elle) est, sans confusion, sans réaction, dans un vrai dialogue. Quel bonheur de se sentir pleinement « écouté » ! Sans stress !

 

Par Bénédicte LUCEREAU


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