C’est un fait notoire et public que l’Église et par conséquent le christianisme passent aujourd’hui, en Occident, par une crise inquiétante, quoique les croyants fidèles gardent une confiance inébranlable en Dieu. C’est malgré tout un signe encourageant et prophétique que l’Église ne cesse de recommander à travers le monde entier la prière du Rosaire.
Il faut reconnaître que la récitation du Rosaire n’est pas une prière commode. Il est plus facile de porter le chapelet comme un bracelet au bras ou bien un "dizainier" à l’annulaire (comme un anneau de mariage) que de le prier.
Pour prier le Rosaire, tout dépend de la manière. N’est-ce pas déjà une erreur de penser qu’il suffit de profiter d’un moment creux de la journée pour le réciter ? Non, il faut vraiment vouloir en faire un temps de prière privilégié. C’est-à-dire, dès le début prendre la résolution : maintenant je consacre un quart d’heure à vingt minutes pour prier. Ce qui compte c’est la disposition intérieure qui nous fait regarder le Fils de Dieu, à une heure déterminée du quotidien, avec les yeux de Marie, sa Mère.
Quelques communautés nouvelles dans l’Église ont pris l’habitude de remplacer les paroles : "Je vous salue, Marie", par la traduction "Réjouis-toi, Marie". Cette traduction répond peut-être plus au texte original, mais la traduction traditionnelle n’est-elle pas plus adaptée pour adresser la parole à Marie. "Je vous (te) salue, Marie", n’est-ce pas une salutation plus courante pour commencer à dialoguer avec Marie, la Mère de Jésus ?
Il est important de méditer la prière du chapelet. C’est-à-dire, en égrenant le chapelet, avant de glisser le doigt d’une perle à l’autre, de respirer avant de reprendre : Je vous salue, Marie,… Ensuite je continue à "bavarder", respectueusement bien sûr, avec Marie, la Mère de Jésus, en passant en revue les différents mystères de sa vie ou ceux de Jésus. Lorsque je me suis proposé de consacrer quinze à vingt minutes de temps pour la récitation du chapelet, je constate que l’heure passe vite, sans avoir l’impression d’avoir perdu mon temps. Le Rosaire traditionnel est une dévotion populaire propagée par l’Ordre des Dominicains. Il comprend trois chapelets, comme on dit, dont chacun compte cinq mystères. Les cinq mystères joyeux : une contemplation de l’Incarnation, de la nativité de notre Seigneur Jésus ; les mystères douloureux : la Passion du Seigneur et les mystères glorieux : la Résurrection du Christ, la descente de l’Esprit Saint et deux méditations qui concernent la gloire de la Vierge Marie.
En 2002, le pape Jean-Paul II a publié une lettre apostolique sur le Rosaire, Rosarium Virginis Mariae et à cette occasion il a ajouté aux trois chapelets d’origine dominicaine un quatrième consacré aux mystères lumineux, qui méditent plus précisément le rôle messianique de Jésus, envoyé par le Père.
Notant en passant que le mot "chapelet" a deux significations : d’une part, chacune des trois séries de cinq mystères qui composent le Rosaire, et d’autre part l’objet servant à la prière comportant 58 perles et une petite croix.
En principe, l’Église recommande de réciter un chapelet par jour. Dans la lettre apostolique précitée, le pape Jean-Paul II a suggéré de prier les dimanche et mercredi les mystères glorieux, les mardi et vendredi les mystères douloureux et le jeudi les mystères lumineux.
Le Rosaire est vraiment une prière universelle, chérie en beaucoup de pays, une prière prophétique et aimée. Elle nous permet d’adorer Dieu, en contemplant les grands mystères de notre foi chrétienne. Mais aussi comme N.-D. l’avait vivement recommandé, à Lourdes et à Fatima notamment, de prier le Rosaire aux grandes intentions de l’Église, pour la conversion des pécheurs et pour un monde meilleur où règnent la justice et la paix.
