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9 janvier 2009 5 09 /01 /janvier /2009 20:55

"Qu'est-ce qui est le plus lourd : un kilo de plumes ou un kilo de plomb ?" Sans hésiter, presque tous les enfants désignent le kilo de plomb. Cela nous fait sourire. Pourtant, ne nous arrive-t-il pas de commettre la même erreur ?


Transposons cette question dans le domaine de l'amour conjugal. Qu'est-ce qui est le plus grave une infidélité majeure ou de multiple accrocs à la fidélité conjugale ? Une scène de ménage spectaculaire ou mille petits coups d'épingles ?

De fait, nous savons bien que le coups d'épingles répétés sapent aussi gravement l'amour - sinon plus - que les disputes à grands fracas. Les offense minimes sont d'autant plus destructrices qu'elles semblent souvent insignifiantes ou presque : on ne prend pas la peine de se les pardonner.

L'amour est comme un arbre qui pousse : la semence jetée en terre au jour du mariage va germer et grandir... à condition de ne pas être étouffée. Si elle est écrasée, que ce soit par un kilo de plumes ou par un kilo de plomb, elle finira par mourir.

"Puisqu'on s'aime, cela n'a pas d'importance". Mais c'est tout le contraire ! Plus on s'aime, et plus la moindre indélicatesse est blessante. Plus on s'aime, et plus on est vulnérable à l'offense. Donc plus on s'aime, plus on a de pardons à échanger.

De surcroît, le refus de nommer comme telles les offenses subies peut cacher un réel orgueil : "Je ne suis pas blessé(e) pour si peu. Je suis au-dessus de ça". Est-ce si sûr ?

Attention au passif qui s'accumule !

Pendant des années, des époux peuvent ainsi, plus ou moins consciemment, additionner des griefs contre l'autre... jusqu'au jour où survient une crise majeure, provoquant l'occasion de solder les comptes.

Et c'est le drame : l'amour conjugal qui semblait un beau mur solide se révèle être fissuré de partout. Que survienne une tempête ou un coup de boutoir et patatras ! tout s'écroule.

Plus le temps passe, plus on redoute de solder les comptes. Lorsqu'après quinze ou vingt ans de mariage on pressent que ce sont plusieurs dizaines de kilos de plumes qui étouffent l'amour conjugal, comment s'en sortir avant d'atteindre un seuil critique ?

Il n'est jamais trop tard pour se demander pardon : la grâce du sacrement de mariage est là pour ça. Mais cela requiert beaucoup de tact, et presque sûrement un accompagnement spirituel pour discerner quelles sont les offenses qui peuvent être évoquées clairement et quelles sont celles qui doivent être pardonnées tacitement.

Le pardon est un chemin, pas un coup de lessiveuse, et ce chemin est d'autant plus rude qu'il suit des traces anciennes, imprimées depuis longtemps dans la mémoire et dans le cœur.

Ce qui est vrai de l'amour conjugal l'est aussi d'autres relations d'amour. A commencer par celles qui unissent parents et enfants, beaux-parents et gendres ou belles-filles.

Combien de familles cachent sous une harmonie de façade une atmosphère empoisonnée par des rancunes et rancœurs accumulées, transmises parfois de génération en génération !

La tentation de ne pas prendre au sérieux les petits accrocs est plus forte lorsqu'on se voit peu : quand on ne retrouve son frère qu'une ou deux fois par an, on peut faire comme si tout allait bien le temps d'un week-end ou de quelques jours de vacances.

Mais c'est oublier que les offenses non pardonnées continuent leur travail de sape, et détruisent    insidieusement les relations fraternelles.

C'est à chaque instant qu'il faut se rappeler qu'un kilo de plumes pèse aussi lourd qu'un kilo de plomb !

 

Don Vincent Clavery

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