Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 août 2008 7 17 /08 /août /2008 10:36
Dimanche 17 août 2008 - 20ème du Temps Ordinaire

Notre époque se targue d'avoir redécouvert la joie chrétienne : il faudrait vérifier qu'elle l'a en effet découverte, vérifier surtout que les autres époques en ont manqué. La joie est chrétienne parce qu'elle est, avec la paix, fruit de la Charité. Qui vit de Dieu et en Dieu, qui se nourrit de l'Eucharistie et du pardon, est toujours joyeux d'avoir trouvé son Seigneur et de n'en être pas séparé.

Cependant, la joie ne s'accompagne pas toujours de plaisir. Le plaisir est la joie sensible du sentiment, des passions, du corps. Il est l'épanouissement de la joie de l'âme, mais la vie impose d'autres lois qu'un plaisir continuel. Or, notre génération ne fait les choses que si cela lui fait plaisir.

Si les épreuves arrivent, les tentations, ou la simple érosion des jours, le plaisir s'amenuise et parfois s'éteint.

C'est le cas de la prière. Hier, prier m'était facile, me portait, m'apportait. Aujourd'hui, prier m'est difficile, ne me porte plus, et, surtout, "ne m'apporte rien". Si j'estime avoir perdu la joie d'être chrétien, c'est à tort ; j'ai simplement confondu plaisir sensible et joie de l'âme. Si j'arrête de prier tant que le plaisir ne sera pas revenu, à quoi cela ressemble-t-il ? A l'enfant gâté qui laisse tomber ses jouets parce qu'ils n'excitent plus son imagination, ou parce qu'il en a trop. Pourtant, on n'imagine pas une mère de famille ne faire la cuisine à ses enfants que lorsqu'elle y prend du plaisir, les pauvres ! Nous vivons, adultes, avec des pulsions d'enfants gâtés.

On peut même trouver cela chez ceux qui prennent au sérieux leur vie de prière, y compris chez les consacrés : quand je n'ai pas envie de prier, je ne prie pas. Tous les prétextes du monde font alors cortège pour étayer cette attitude - l'urgence apostolique et les nécessités de la pastorale, en particulier, sont bien portées.

C'est un piège, inventé par un petit diable qui n'est pas bon. Derrière la défense courante : "C'est notre génération, nous sommes fragiles, etc.", il y a la tentation de l'acédie, qui est de toutes les générations. L'acédie est la démission volontaire, entretenue et donc peccamineuse, face à l'urgence de la prière. C'est la tentation des spirituels.

La prière est le rendez-vous de l'âme avec son Dieu qui, Lui, y vient toujours. Viendrons-nous uniquement quand nous en avons envie ? Non seulement cela est d'une remarquable impolitesse, mais c'est surtout une erreur : Dieu seul peut nous donner la joie, au moment où nous en avons le plus besoin.


Frère Thierry-Dominique Humbrecht, o.p.

Partager cet article
Repost0

commentaires

H
Merci pour votre passage chez moi. Je ne prends partie pour aucune chapelle, à part la mienne, celle de la photographie, mais j'aime bien avoir des avis différents dans mes commentaires ;-)
Répondre

 

 

Horaires des messes

Les horaires détaillés sont disponibles sur la page d'accueil ! 

Contact Paroisse